(AOF) - "Une nouvelle hausse des dépenses publiques" aux Etats-Unis, "pourrait déclencher une réaction négative des marchés financiers, exacerbée par les justiciers des obligations (bond vigilantes)", annonce Seema Shah, chief global strategist chez Principal Asset Management. Pour la gérante, cette réaction est à redouter particulièrement si la hausse "intervient alors que l’économie n’a plus besoin de mesures de soutien".
"La montée en flèche de la dette nationale américaine présente des défis fiscaux considérables, aux répercussions multiples pour les investisseurs", souligne-t-elle.
À l'approche d'une nouvelle administration présidentielle, l'accumulation de la dette publique américaine, approche les 36 000 milliards de dollars "soit une multiplication par quatre par rapport aux niveaux de 2008", relève la gérante, pour qui ce niveau "suscite des interrogations quant à la viabilité des finances publiques" américaines . Cette dette est alourdie par des dépenses obligatoires "massives": Medicare, Medicaid, CHIP, l'ACA et la sécurité sociale "absorbent près de 50 % du budget fédéral de l'exercice 2023". Avec les dépenses liées à la défense, aux anciens combattants et aux programmes sociaux, cela réduit les dépenses discrétionnaires à "une portion congrue de 16 % du budget total".
Parallèlement, les charges d'intérêts devraient exploser pour atteindre 1 710 milliards de dollars d'ici 2034, soit 4,1 % du PIB, "érodant davantage la flexibilité budgétaire du gouvernement", ajoute Seema Shah. Ces obligations financières "soulèvent des inquiétudes croissantes quant à la santé budgétaire du pays, rendant l'ajustement face aux difficultés actuelles potentiellement douloureux".