(AOF) - "Si le budget n’était pas voté et le gouvernement renversé, il est quasiment certain que les taux
français augmenteraient", affirme Sylvain Bersinger, chef économiste d'Asteres. "Le renversement d’un gouvernement ne conduit pas, en soi, à des tensions sur la dette publique d’un pays, mais la situation actuelle française est particulière"; car "la défiance des marchés vis-à-vis de l’État français, alimentée par une dette croissante et un déficit élevé, est indéniable depuis la
dissolution du mois de juin et l’incertitude politique qui a suivi".
" Quoi qu'il arrive, la France ne fera pas faillite en 2025, et la solidité de son économie ne la rend pas comparable à la situation qu'a connue la Grèce il y a une douzaine d'années ". Pour Astéres, " il est impossible de connaître quelle serait l'ampleur de la hausse des taux, et donc de l'évolution du spread avec l'Allemagne ", mais " l'exemple de la dissolution de juin 2024 indique qu'une hausse de 20 ou 30 points de base est tout à fait possible " et " l'exemple de la crise britannique de l'automne 2022 indique qu'une hausse des taux de 100 points de base est également envisageable ".
"La France vit une situation assez étrange où, alors que les finances publiques en tant que telles ne suscitent pas la défiance des investisseurs, les députés pourraient délibérément décider d'une hausse très probable de la tension sur la dette publique en ne votant pas le budget et en renversant le gouvernement", conclut l'économiste.