(AOF) - "L'année qui vient va sûrement être dominée par les décisions de Donald Trump et les politiques économiques qui seront menées par son administration et le Congrès, acquis au camp républicain. Malgré les propositions déjà faites par le président pour les principaux postes de son gouvernement, il y a encore beaucoup d'incertitudes. D'abord, tous les candidats ne seront pas forcément validés par le Sénat", explique Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez La Banque Postale AM.
Puis, malgré les annonces d'éventuelles mesures, les politiques qui seront suivies pourraient encore surprendre.
"Nous l'avons déjà communiqué, nous avons adopté un scénario modéré. Notamment, nous considérons que les hausses de droits de douane seront bien plus limitées qu'annoncées, tout comme la réduction des flux migratoires. Ainsi, l'impact négatif sur l'inflation et la croissance serait modéré, mais non nul. Néanmoins, le risque d'un impact plus important nous paraît aujourd'hui un peu plus élevé que le contraire", précise Sebastian Paris Horvitz sur la situation aux Etats-Unis.
Pour le reste du monde, l'impact essentiel sera sur la croissance. Pour l'Europe, un accès plus coûteux au marché américain, même si modéré, ralentira la reprise économique que LBP AM anticipe toujours. La Chine reste la cible de Donald Trump. Les mesures douanières ou la poursuite des restrictions sur l'accès aux technologies américaines pèseront sur sa croissance. Reste que la mise en place de représailles contre les mesures protectionnistes américaines, dépendant de leur ampleur, pourrait avoir un impact encore plus négatif qu'envisagé sur le commerce mondial et la croissance.
"Les banques centrales risquent d'avoir des trajectoires plus différentes en 2025 par rapport à 2024. Aux États-Unis, les politiques pro-business de Donald Trump risquent d'exacerber la prudence déjà affichée par la Fed à la fin de l'année. Nous tablons sur deux baisses de taux sur l'année. Le marché est déjà devenu encore plus prudent", explique, par ailleurs, l'analyste.
La BCE devrait poursuivre une baisse rapide des taux directeurs. Ceci sera un élément déterminant pour soutenir la reprise économique. Cette baisse sera nourrie par une désinflation marquée vers l'objectif de 2%. Ceci contrasterait avec les États-Unis, où la baisse de l'inflation sera plus lente.