(AOF) - "Les rapports sur l'emploi aux États-Unis pour décembre ont été très solides. Plus d'un quart de million d'emplois ont été créés, le plus grand nombre depuis neuf mois, et le taux de chômage a baissé de façon inattendue, repassant sous le niveau d'équilibre estimé par la Fed. Combinés à la hausse des attentes d'inflation, ces chiffres plaident en faveur d'une pause dans les baisses des taux d'intérêt de la Réserve fédérale", signale Xavier Chapard, stratégiste chez La Banque Postale AM.
En effet, la confiance des consommateurs américains s'est légèrement détériorée début janvier en raison des craintes d'une hausse de l'inflation à venir à cause des droits de douane. Les anticipations d'inflation à court terme comme à moyen terme ressortent à 3,3 %, un niveau un peu trop élevé pour que la Fed soit sereine.
Les minutes de la dernière réunion de la Fed et les derniers discours de ses membres indiquent que la Fed devient plus patiente dans son cycle de baisse de taux mais qu'elle pense toujours pouvoir baisser ses taux cette année.
"La raison est principalement qu'elle considère que les taux restent encore à 4,5%, en zone de frein monétaire alors que les pressions inflationnistes se normalisent, même lentement. Le risque de nouvelle hausse des taux nous semble donc encore réduit, tant que les salaires n'accélèrent pas et si les anticipations restent ancrées", explique Xavier Chapard.
"Mais il faudra des chiffres d'inflation et d'emploi moins forts, et peut-être un peu plus de clarté sur les politiques économiques à venir pour permettre à la Fed de baisser, à nouveau, ses taux. C'est pourquoi nous anticipons une pause de la Fed dans les prochains mois et 'seulement' deux baisses de taux plus tard dans l'année. Si c'est le cas, cela signifierait que les taux directeurs américains resteraient proches de 4 % cette année. Le risque de baisses de taux encore plus limitées ou d'absence de baisse supplémentaire est réel, surtout si les politiques inflationnistes les plus extrêmes présentées pendant la campagne présidentielle sont mises en œuvre, ce qui n'est pas notre scénario central", poursuit l'analyste.