(AOF) - "La politique commerciale américaine n'est pas maximaliste et peut être infléchie lors de négociations. Le président Trump n'imposera finalement pas les importations mexicaines et canadiennes à 25%, au moins durant les 30 prochains jours, suite à des concessions limitées des dirigeants de ces deux pays en ce qui concerne les contrôles des frontières et la lutte contre les réseaux de drogue", explique Xavier Chapard, stratégiste pour la Banque Postale AM.
"Mais elle se durcit et la menace reste plus élevée qu'on le pensait. Les droits de douane sur les biens chinois ont bien augmenté de 10% hier. Cela dit, ils pourraient être ajustés après les échanges prévus entre les dirigeants des deux pays cette semaine. Et la réponse chinoise a été mesurée (hausse de droits de douane ciblée…), ce qui limite le risque d'escalade à court terme", poursuit-il.
"La mise en œuvre des droits de douane annoncés ce week-end nous aurait nécessairement poussés à revoir fortement notre scénario, surtout pour les Etats-Unis (avec une croissance plus faible dans les prochaines années et une inflation temporairement bien plus élevée). Mais vu les tarifs finalement mis en œuvre, nous maintenons pour l'instant notre scénario qui intègre des hausses significatives de droits de douane sur la Chine mais bien plus limitées et ciblées pour les autres pays", souligne Xavier Chapard.
LBP AM prévoit donc toujours un ralentissement modéré et graduel de l'économie américaine cette année et une croissance limitée mais positive en Europe.
Cela dit, le risque de hausses de droits de douane plus fortes, plus généralisées et plus rapides est plus élevé que l'asset manager le pensait, surtout si l'administration compte sur cela pour réduire les déficits bilatéraux et récupérer des revenus fiscaux. Cette incertitude risque de peser sur la confiance et réduire un peu l'activité. LBP AM avait déjà intégré cet impact négatif de l'incertitude pour l'économie européenne, mais pense désormais qu'il pourrait aussi peser un peu sur l'économie américaine.