(AOF) - " Après deux mois de mandat, Donald Trump est parvenu à raviver chez les ménages et les entreprises de fortes craintes d’inflation alors même que la mémoire du choc d’inflation de 2022 est encore fraîche ", affirme Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo BHF. " Taxer les biens importés renchérit les prix à la consommation", souligne-t-il, précisant que " l’estimation couramment admise est que chaque point de droit de douane supplémentaire frappant l’ensemble des importations ajoute à peu près 0,1 dixième au taux d’inflation ".
L'économiste cite la Fed de St.Louis, pour qui la mise en œuvre des mesures annoncées " élèverait le tarif moyen d'environ 10 points et l'inflation de 1.2 point, se répartissant à 0.5 point pour l'effet direct et 0.7 point pour l'effet induit sur les prix des biens non-importés ". " Dans le cas maximaliste des droits de douane réciproques, il faudrait ajouter encore 2% d'inflation ", ajoute Bruno Cavalier.
Lors de sa conférence de presse post-FOMC, Jerome Powell " avait plutôt minimisé l'impact des droits de douane sur les prix, jugeant possible que le choc ne soit que… transitoire ". Mais " peut-être jugeait-il prudent de ne pas en dire beaucoup plus au risque de provoquer la colère du président ", estime l'économiste, relevant que " certains de ses collègues du FOMC expriment plus franchement leur inquiétude ".