(AOF) - "Donald Trump a dévoilé un plan massif de droits de douane réciproques. Son ampleur a été bien plus importante que prévu. Les marchés boursiers ont chuté, bien que la baisse soit restée mesurée par rapport à l'envergure des droits de douane annoncés. Cela indique qu'une part importante de ces droits de douane était déjà intégrée dans les prix du marché", analyse Christophe Boucher, Directeur des investissements chez ABN Amro Investment Solutions.
Concrètement, poursuit-il, ces droits de douane se décomposent en deux parties : premièrement, tous les pays sont soumis à un droit de douane de base de 10 %.
Pour les pays qui, selon Trump, profitent injustement des États-Unis, un droit de douane réciproque plus élevé sera appliqué. Concrètement, cela signifie un tarif de 34 % pour la Chine en plus des droits de douane de 20 % déjà appliqués. Les grands gagnants sont le Mexique et le Canada, qui ne font pas partie des pays concernés. Cependant, ils restent soumis aux taxes précédentes.
Ces droits de douane, rappelle Christophe Boucher, devraient entrer en vigueur le 9 avril pour ceux qui sont réciproques, ce qui laisse une semaine de négociations aux pays concernés.
ABN Amro Investment Solutions estime toujours que les États-Unis visent la négociation à travers ces droits de douane. La Commission européenne, par l'intermédiaire d'Ursula von der Leyen, a déjà annoncé qu'elle travaillait sur un autre ensemble de contre-mesures, mais qu'elle préférait négocier avant de les mettre en œuvre.
"Bien que nous anticipions un ralentissement de la croissance économique, les risques de stagflation et de récession nous semblent faibles", estime Christophe Boucher.
En revanche, si les négociations prennent du temps, au point que l'incertitude persistante freine les investissements et les dépenses des consommateurs, ou si les négociations échouent complètement, nous nous attendons à un impact négatif supplémentaire sur la croissance de l'activité mondiale.