Grâce à son ouverture financière et sa fiscalité toujours clémente, l’assurance vie se taille la part du lion dans la gestion de patrimoine. Elle représente, hors immobilier, environ 80 % de leur activité. Pour les assureurs, c’est un laboratoire grandeur nature qui leur permet de lancer de nouveaux concepts et produits.
Après une année 2012 en demie teinte, où l’assurance vie a vu sa collecte diminuer en raison notamment de la concurrence des livrets défiscalisés, le cru 2013 s’engage sous de meilleurs auspices. Selon la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), la collecte en vie et capitalisation a progressé de 7,8 % sur les sept premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2012, alors que les retraits ont diminué de 13,9 %. La collecte nette (versements moins retraits) s’est ainsi établie à 9,6 milliards d’euros depuis le début de l’année et l’assurance vie devrait donc retrouver le chemin de la croissance, notamment grâce à des projets de réforme fiscale qui poussent les souscripteurs à prendre date.
Vers une cure d’amaigrissement fiscal
Le placement préféré des Français pourrait en effet subir une cure d’amaigrissement de ses avantages fiscaux dès l’an prochain ; cure dont les contours ont déjà été dessinés par le rapport des députés Karine Berger et Dominique Lefebvre, remis au Premier ministre en avril dernier. Il préconise plusieurs pistes d’évolution, dont un allongement de la durée de détention pour profi ter des avantages fiscaux maximaux. Aujourd’hui fixée à huit ans, elle pourrait passer à douze ans. Il milite aussi pour la création d’une nouvelle génération de fonds en euros, baptisés «euro-croissance», qui consacreraient une part de leurs investissements au financement des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire). Les garanties sur le capital n’y seraient plus permanentes : elles seraient accordées à l’issue d’une certaine durée, à l’image de ce qui existe déjà pour les fonds «euros-diversifi és», encore peu répandus.