L’assurance-vie n’a pas dit son dernier mot ! Si ses fonds en euros sont appelés à perdre leur dernier éclat, ils ont toujours un rôle à jouer, notamment pour la construction de portefeuilles équilibrés. L’avenir de l’assurance-vie passe toutefois par la diversification, et là encore, des solutions émergent pour accompagner un public rétif à la prise de risque.
- Existe-t-il encore une place pour l’innovation financière en matière de fonds en euros ?
- Quel avenir pour les fonds en euros «alternatifs» lancés ces dernières années ? Sont-ils condamnés à rester des produits de niche ?
- Côté unités de compte, existe-t-il des offres susceptibles de répondre aux attentes de sécurité et de performance ?
- Les fonds flexibles et patrimoniaux réussissent-ils à tenir leurs promesses ? Peuvent-ils répondre à ces attentes d’épargne sécurisée à moyen terme ?
- Quels services mettre en œuvre pour aider les épargnants à diversifier ? Les robo-advisors peuvent-ils faciliter le passage à l’acte ?
Existe-t-il encore une place pour l’innovation financière en matière de fonds en euros ?
Laurent Jumelle : Oui. Le contexte impose d’ailleurs chaque jour un peu plus d’innover, faute de quoi nous ne subsisterons pas à long terme. La question est de savoir s’il faut innover sur le fonds en euros, tel qu’il est défini aujourd’hui, ou s’il faut réfléchir à de nouveaux fonds en euros avec des garanties différentes, ou plus globalement s’il faut innover sur l’ensemble du contrat en utilisant les particularités du fonds en euros.
Innover sur un fonds en euros traditionnel, avec les contraintes qui lui sont liées, relève de la gageure. On peut cependant essayer de les modifier pour donner naissance à de nouveaux concepts comme l’eurocroissance. On peut aussi utiliser les fonds en euros traditionnels en couplage avec les unités de compte pour mettre au point des solutions innovantes et protectrices.
David Charlet : L’innovation reste possible, mais elle devient de plus en plus complexe. Des acteurs y parviennent, mais je pense que l’on en aura vite fait le tour. Les opérateurs vont certainement utiliser toutes les cartouches à leur disposition pour continuer à surfer sur la vague des fonds en euros, mais quand elles seront toutes tirées, on en viendra à les considérer durablement comme un outil du passé, moins intéressant qu’il ne le paraît aujourd’hui.
L’enjeu consiste aujourd’hui à utiliser le fonds en euros au sein de contrats en complément des autres compartiments d’investissement, et non comme une solution universelle. Nous allons d’ailleurs mettre en place des...