Sans bouleverser l’épargne salariale, la loi Macron la renforce et la simplifie. Une évolution saluée par les participants à notre table ronde, qui se félicitent de voir l’accent mis sur la retraite, au travers du Perco, de la mise en cohérence des différents dispositifs et du fléchage de l’épargne salariale vers la gestion pilotée. La possibilité d’intégrer de nouveaux actifs dans les fonds de placement est également mise en avant, car elle va permettre d’élargir les choix des salariés.
- La loi Macron signifie-t-elle un nouveau départ pour l’épargne salariale ?
- La baisse du forfait social peut-elle donner un nouveau coup de fouet au Perco ?
- L’offre financière va-t-elle évoluer, notamment du fait de l’incitation à la gestion pilotée ?
- L’investissement par défaut des primes d’intéressement dans le PEE représente-t-il une bonne mesure ?
- L’attribution d’actions gratuites est-elle vraiment facilitée par la loi ?
La loi Macron signifie-t-elle un nouveau départ pour l’épargne salariale ?
Laure Delahousse, directrice du développement et des gestions spécialisées, AFG : L’épargne salariale n’a pas besoin d’un nouveau départ car elle est déjà en progression chaque année dans les entreprises et auprès des salariés. Avant la loi Macron, nous observions déjà une augmentation régulière des encours, en partie due à l’effet marché et à l’effet versements. Il est exact que la collecte dans le PEE, nette des rachats, n’est pas très dynamique, alors que le Perco monte en puissance, mais l’épargne salariale tourne rond et elle est appréciée aussi bien par les salariés que par les entreprises et les pouvoirs publics.
Les mesures de la loi Macron sont cependant les bienvenues. Le point principal est le recentrage sur les fondamentaux de l’épargne salariale, ce qui est un bon message. La loi réaffirme qu’il s’agit bien d’épargne, et que cette épargne appartient bel et bien aux salariés. Cet aspect avait été un peu oublié pendant les années précédentes, comme en témoignent les différentes mesures de déblocage exceptionnel de l’épargne salariale auxquelles nous avons assisté. Les pouvoirs publics ont voulu utiliser l’épargne salariale comme un moyen de relancer la consommation, ce qui est totalement antinomique avec cette notion d’épargne.
L’épargne salariale n’a donc pas besoin d’un nouveau départ, mais c’est très positif qu’elle soit dynamisée. C’est un signal fort envoyé aux entreprises et aux salariés.
Xavier Collot, directeur adjoint activité épargne salariale et retraite, Amundi : Plutôt qu’un nouveau départ, j’y vois une évolution sensible. Ce n’est pas la première fois que l’épargne salariale suscite l’intérêt des pouvoirs publics : depuis dix ans, nous connaissons quasiment chaque année un changement réglementaire ou légal et nous sommes amenés à discuter de possibles modifications. Nous sommes donc habitués aux changements.