Les marchés financiers buttent de plus en plus souvent sur des phases de stress qui déstabilisent même les investisseurs de long terme. Un environnement qui redonne du lustre à l’or, actif de dernier recours à toutes les époques de notre histoire.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir la volatilité des marchés financiers monter en flèche et ressurgir les appréhensions des investisseurs. D’autant plus que certains stratégistes anticipent de nouvelles difficultés. Seule une allocation d’actifs bien diversifiée permet d’atténuer ces à-coups déstabilisateurs. Comme l’explique Didier Saint-Georges, membre du comité d’investissement managing director de Carmignac, «l’Europe aborde 2016 en position économiquement fragile, ce qui soulève du même coup la question de sa vulnérabilité politique».
En outre, bien que les Etats-Unis commencent à normaliser leur politique monétaire, il n’en va pas de même dans la zone euro, où la banque centrale élargit au contraire son quantitative easing. Les achats d’emprunts d’Etat par la BCE surpassent les émissions nettes, apportant ainsi un flux de liquidités sans équivalent. Ne risque-t-on pas de voir alors l’inflation réapparaître inopinément, d’autant plus violemment si le prix du pétrole vient à se retourner à la hausse ?
Un actif sans équivalent
Dans un environnement instable où les emprunts d’Etat ne peuvent plus servir d’actif refuge compte tenu de la quasi-disparition de leur rendement et où le risque politique monte, la question d’investir dans l’or se pose avec insistance. Marjorie Sonigo, responsable de la gestion financière chez Pictet Wealth Management, émet sur ce sujet un point de vue nuancé. Tout d’abord, il convient de considérer le métal jaune sans présupposés. «Non, l’or ne protège pas contre l’inflation. Ce n’est pas un placement financier comme les autres, mais un actif dont la valeur découle de sa capacité à protéger les portefeuilles contre des risques systémiques.»