La baisse du rendement des fonds en euro favorise un rééquilibrage vers les unités de compte, ce qui ne sera pas sans conséquences, non seulement pour les investisseurs mais aussi pour les assureurs et les intermédiaires.
L’assurance vie se porte bien. Sur les neuf premiers mois de l’année, les cotisations augmentent de 4,6 % à 100,2 milliards d’euros, révèlent les dernières statistiques de la FFSA, mais, plus important, les versements aux unités de compte bondissent simultanément de 36 % à 20,2 milliards d’euros. Cette inflexion s’inscrit dans une tendance de long terme car, précise la Lettre de l’Observatoire de l’épargne d’octobre, «le taux de détention de contrats d’assurance vie en unités de compte a augmenté entre 2009 et 2015, au détriment des contrats uniquement en euro». La baisse des rendements de ces derniers explique cette évolution, bien que les investisseurs français continuent à préférer les actifs qu’ils jugent les moins risqués. Les épargnants ont bien compris que le rendement du fonds en euro allait continuer à baisser. En revanche, il leur reste du chemin à parcourir avant de prendre spontanément la décision d’arbitrer leurs contrats en euro vers les unités de compte. «Il est illusoire de penser que la majorité des investisseurs français vont aller sur les unités de compte les plus dynamiques. Recevoir un reporting indiquant à un moment donné un recul de 10 %, 15 %, voire 20 % de la valeur de l’unité de compte s’avère insupportable pour la plupart», relève Vincent Crugeon, directeur développements produits chez Primonial. Le pragmatisme de ce spécialiste en conseil de gestion de patrimoine l’a condu...