Alors que le plan d’épargne retraite s’installe dans le paysage de la gestion de patrimoine, l’enveloppe doit encore faire ses preuves en matière de gestion financière. Par défaut, une gestion à horizon retraite, dont l’exposition aux actifs risqués décroît dans le temps, s’impose. Mais elle n’est pas exempte de défauts.
En octobre 2019, la loi Pacte a doté les épargnants d’un nouveau dispositif dédié à la retraite : le PER (plan d’épargne retraite). Deux ans plus tard, l’enveloppe semble trouver ses marques au sein du patrimoine des Français. L’offre est désormais conséquente, avec plus d’une soixantaine de contrats créés. Et la collecte suit. Selon la Fédération française de l’assurance, qui recense les PER « assurance », on comptabilise 2,4 millions d’assurés à fin octobre, représentant 26,1 milliards d’euros d’encours. Une bonne partie provient toutefois du transfert d’anciennes enveloppes comme le Perp et le Madelin.
Pour assurer le développement du PER dans la durée, il faudra réussir à dégager des performances convaincantes. Pour éviter les mauvaises surprises, le législateur a prévu une gestion pilotée à horizon retraite comme mode de gestion par défaut, avec une exposition au risque dégressive dans le temps. Cette dernière est encadrée par arrêté : l’épargne doit être allouée entre des actifs risqués et des actifs peu risqués selon une proportion variable selon le profil de risque du client, et évolutive en fonction de l’horizon de temps le séparant de la retraite. Ainsi, pour un profil équilibré – celui qui prévaut en l’absence d’autre choix –, les actifs peu risqués doivent représenter au moins 20 % de l’allocation à partir de dix ans avant la date de liquidation envisagée par le titulaire. Leur part doit monter à 50 % du PER à partir de cinq ans avant l’échéance et à 70 % à partir...