Pour Yasuko Sato, Client Portfolio Manager chez Invesco, la valorisation des actions japonaises ne reflète pas les perspectives de croissance des bénéfices ni les avancées en termes de gouvernance. Toutefois, la sélectivité est de mise pour espérer générer de l’alpha sur cette classe d’actifs.
L’intérêt des investisseurs étrangers pour les actions japonaises frémit depuis quelques mois. Cette classe d’actifs présente-t-elle un potentiel d’appréciation ?
De notre point de vue, de nombreux facteurs ne sont pas encore correctement valorisés par le marché. Les bénéfices des entreprises japonaises sont relativement solides. Les prévisions de bénéfice par action s’affichaient en hausse constante depuis juin 2021, et ce à un rythme sensiblement supérieur à celui des sociétés américaines. Elles ont fait preuve de résilience lors des récents ralentissements économiques mondiaux. Pourtant, la valorisation du marché n’est que de 13 x les prévisions de résultats pour 2023, contre 18 x pour les Etats-Unis (source : FactSet, 28 février 2023). Parmi les entreprises japonaises riches en liquidités, la demande d’investissement reste forte et devrait s’orienter dans l’automatisation, la numérisation et la transition écologique. Par ailleurs, les entreprises restituent des liquidités aux actionnaires. A ce titre, les rachats d’actions, au plus haut historique, améliorent mécaniquement les bénéfices par action et le rendement du dividende. D’un point de vue structurel, le mouvement engagé depuis 2014 par le Japon pour améliorer les normes de gouvernance de ses entreprises se poursuit. La réforme du Tokyo Stock Exchange annoncée en avril 2022 et en janvier 2023, avec la restructuration du marché et la refonte de l’indice Topix, vise également à redonner de l’attractivité aux actions japonaises.
Quelles sont les dernières avancées concernant la réforme de la gouvernance d’entreprise ?
Le Corporate Governance Code Revision1 annoncé en juin 2021 met l’accent sur trois domaines : renforcer la fonction du conseil d’administration,...