Empêtrée dans des défis sociétaux structurels et dans des problèmes conjoncturels, la croissance chinoise marque le pas. Dans ces conditions, l’endettement massif de certaines sociétés devient problématique, à l’image du promoteur immobilier Evergrande. Les gérants restent positifs sur la Chine à long terme, mais tous ne sont pas encore prêts à revenir sur la zone dans l’immédiat. Si des opportunités existent, les professionnels guettent les signaux d’une attitude plus favorable des autorités locales.
Il y a un an, les marchés saluaient la sortie de crise sanitaire rapide de la Chine et son redémarrage économique précoce. Mais, depuis, les difficultés se sont amoncelées dans le ciel chinois, en prise avec un certain nombre de problèmes structurels : des inégalités croissantes, une population vieillissante et des objectifs climatiques exigeants. « Depuis six mois, l’intervention de Pékin s’inscrit dans une logique de long terme pour faire face à ces problèmes », explique Jean-Marie Mercadal, directeur des stratégies d’investissement OFI Holding. Le secteur technologique, emblématique de la puissance chinoise, a été particulièrement affecté par ce tour de vis réglementaire, avec quelques sanctions marquantes envers les mastodontes du secteur. Fin juillet, la décision d’interdire les profits dans le secteur du soutien scolaire a aussi été un marqueur fort de la volonté gouvernementale d’« assainir » l’économie du pays.
Mais, au-delà de ces événements, la Chine subit un ralentissement économique marqué. Sorti plus rapidement de la crise sanitaire, le pays a aussi resserré plus tôt ses politiques monétaires et budgétaires. Il a dû en outre faire face ces derniers mois à une résurgence de cas de Covid-19 ayant entraîné de nouveaux confinements localisés. Les données d’activité de la Chine ont largement surpris à la baisse au troisième trimestre, indique Amundi. « Nous prévoyons une croissance moyenne du PIB réel en 2021 de 8,3 %, contre 8,7 % précédemment, et une croissance en...