Les craintes de récession aux Etats-Unis, d’atterrissage brutal de l’économie chinoise et la chute de 40 % des devises émergentes par rapport à leur plus haut de 2011 ont provoqué une profonde désaffection pour la classe d’actifs. Des excès ont été commis, les investisseurs en ont pris conscience et reviennent prudemment sur la dette émergente.
Depuis le début de l’année, on assiste à un rally en faveur de la dette des pays émergents, mais les déceptions subies ces cinq dernières années incitent les investisseurs à la modération. La baisse du prix des matières premières et plus globalement des exportations vers les pays industrialisés fragilisent toujours la croissance des pays émergents. La faiblesse de la croissance aux Etats-Unis fait douter de son caractère soutenable.
En outre, la remise en cause du rythme de développement économique en Chine et la dévaluation du renminbi l’été dernier ont renforcé les craintes d’un atterrissage brutal. Dans ces conditions, les investisseurs n’ont pas attendu que le marché réédite sa dégradation de 2008 pour réduire drastiquement leur allocation sur les actifs émergents. «Selon l’acceptation la plus large tirée de la balance des paiements, en 2015, pas moins de 736 milliards de dollars se sont retirés des marchés émergents d’après l’Institute of International Finance, contre 111 milliards en 2014», précise Ibra Wane, stratégie et recherche économique chez Amundi AM. Autre conséquence de cet environnement adverse : les fonds d’obligations de pays émergents peuvent difficilement afficher des performances positives.
Confiance pour le long terme
L’avenir, en revanche, s’annonce davantage porteur. Les politiques monétaires non conventionnelles des grandes banques centrales des pays industrialisés maintiennent en effet les taux obligataires à des niveaux inconnus jusqu’alors. «En zone euro, la Banque centrale...