La gestion d'un portefeuille d'actions selon l'approche de minimum variance a du mal à s'imposer auprès des investisseurs malgré ses avantages. Son principe de base va à l'encontre de notre a priori le plus puissant, celui selon lequel seule la prise de risque permet de dégager une surperformance.
En fait, dès 1969, le professeur Robert Haugen a démontré que la prise de risque n'est pas correctement rémunérée et que ce sont au contraire les valeurs peu volatiles qui génèrent les performances les plus élevées à long terme. Cette constatation ne se limite pas au marché américain mais se vérifie sur l'ensemble des places dans le monde. «La surperformance des solutions minimum variance sur dix ans est de l'ordre de 300 à 400 points de base par an pour les ETF sur actions européennes et américaines, tandis que, sur l'univers émergent, elle est de l'ordre de 700 points de base», précise Antoine Moreau, directeur général d'Ossiam.
Les biais comportementaux des investisseurs et des gérants ainsi que les contraintes réglementaires expliquent les écarts de performances. La forte création monétaire des banques centrales des Etats-Unis, de la zone euro et encore plus du Japon, crée actuellement des distorsions dans la formation des cours car les opérateurs privilégient le couple liquidité-flux au détriment des fondamentaux des entreprises. D'où la crainte de survenance de bulles ou au moins de survalorisations. Dans ces conditions, le processus de gestion en minimum variance semble particulièrement adapté à notre environnement car il donne la possibilité d'accéder à la seule classe d'actifs qui procure encore un espoir de gain en capital, tout en réduisant sensiblement la volatilité du placement.
Généralement, ce style de gestion réalise une performance supérieure et au prix de...