Cent vingt et un mois ! Ce sera, a priori, fin juillet, le nouveau record de cycle de croissance économique aux Etats-Unis. Le S&P 500, qui a connu, en mai, une légère consolidation, reste toujours proche de ses plus hauts historiques. Il est légitime de s’interroger sur ce qui pourrait stopper cette longévité. Si, dans une fin de cycle classique, on observe en général une phase d’euphorie, des PER élevés (actuellement en dessous de la moyenne de long terme) et une volatilité importante, aucune de ces trois situations ne semble d’actualité sur les marchés américains. Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC, qualifie plutôt ce contexte d’atypique : «Les investisseurs sont extrêmement averses au risque, mais les actifs américains sans risque sont très chers. Ils se tournent donc vers le marché des actions, mais privilégient des secteurs à faible volatilité.»

Quid des risques inflationnistes et géopolitiques ?

Pour de nombreux gérants et économistes, ce cycle particulier pourrait se poursuivre encore plusieurs années. Les taux réels aux Etats-Unis sont très bas. Le taux de chômage également. La guerre commerciale, initiée en janvier 2018, pourrait pourtant faire réagir la Réserve fédérale américaine. Alors que, à fin mai, de nombreux opérateurs tablaient sur un statu quo, le ralentissement de l’économie américaine, conséquence des tensions croissantes entre la Chine et les Etats-Unis, oblige la Fed à revoir sa copie. Après avoir envisagé une éventuelle hausse de taux liée à un potentiel retour de l’inflation, le marché...