En dépit du changement de cap des banques centrales, qui ont redonné un peu de souffle aux actifs risqués, et des performances à deux chiffres des principaux marchés actions à fin septembre, les actions, et en particulier les valeurs européennes, ont été peu présentes dans les portefeuilles. Alors qu’octobre a débuté sur une note négative, les investisseurs se focalisent sur les risques de récession.
A fin septembre, le CAC 40 et l’Euro Stoxx 50 affichaient des performances de près de 20 %. De quoi mettre un peu de baume au cœur des investisseurs… qui n’en ont pas vraiment profité. Et pour cause : après les sorties massives du dernier trimestre 2018, ils ne sont pas revenus sur la classe d’actifs. Le rebond en début d’année a plutôt incité les rares allocataires d’actifs qui avaient repris des positions à prendre rapidement leurs profits. «L’Europe fait jeu égal avec les marchés américains, mais les investisseurs n’en profitent pas car ils n’ont cessé de sortir du marché pour privilégier les actifs refuges (fonds obligataires, or, fonds immobiliers…)», confirme Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.
«Il y a eu tellement de faux départs pour cette classe d’actifs que, après une fin d’année 2018 difficile, plus personne ne voulait en entendre parler. Pourtant, l’environnement a fortement évolué pour les actions en début d’année après les revirements des banques centrales, rappelle Cédric Baron, responsable des stratégies multi-asset chez Generali Investments. En fin d’année dernière, la Fed annonçait quatre hausses de taux en 2019 et, finalement, nous avons, pour le moment, connu deux baisses. Quant à la BCE, elle a relancé un QE et baissé son taux de dépôt.» Les décisions des banques centrales ont redonné un peu d’appétit pour le risque mais, en parallèle, les statistiques sur la croissance, décevantes, expliquent le faible intérêt pour les actions européennes....