Au fil des mois, le thème de la guerre commerciale s’impose dans les esprits : on serait passé d’une séquence de renégociations d’accords commerciaux plus ou moins tendus, comme ce fut le cas pour l’Alena, et notamment la signature in extremis d’un accord avec le Canada, à un scénario de lutte pour conserver la suprématie mondiale. Et cela alors que les banques centrales s’engagent sur la voie de la normalisation de la politique monétaire, et qu’on ne sait pas encore si elles parviendront à atteindre leur objectif, tant la hausse des taux d’intérêt risque de faire vaciller les Etats et les entreprises trop endettés.

Les scénarios évoluent

Classer les risques par impact décroissant et leur probabilité croissante constitue la démarche initiale de tout allocataire d’actifs, or, le scénario d’une guerre commerciale semble prendre le pas sur celui de manœuvres d’intimidation précédant une négociation. Si chacun se perd en conjectures pour anticiper la stratégie du président américain, on doit reconnaître que celui-ci bénéficie d’une conjoncture relativement favorable. Tout d’abord, les Etats-Unis ont renforcé leur position macroéconomique ces dernières années et enregistrent la phase de croissance la plus longue de leur histoire. Ensuite, les allégements fiscaux mis en œuvre fin 2017 bénéficient dès cette année aux entreprises et ménages américains, ce qui compense les effets négatifs des incertitudes liées aux tensions créées par la dénonciation des accords commerciaux existants et les sanctions prises...