Après une performance significative et inattendue en 2023, le métal précieux devrait poursuivre sur sa lancée cette année. Pour en profiter, les investisseurs peuvent jouer la carte de l’or physique ou privilégier des instruments financiers. Deux stratégies bien distinctes.
Cétait la classe d’actifs inattendue de 2023 ! L’an dernier, le cours de l’or a progressé de 15 % en dollars, selon le World Gold Council, l’once terminant l’année à 2078 dollars. Le phénomène n’a pas été ponctuel : sur les 12 mois écoulés, le cours moyen s’est monté à 1941 dollars, en progression de 8 % par rapport à 2022. Pourtant, la hausse des taux d’intérêt ne plaidait pas en faveur du métal précieux car, malgré les niveaux élevés d’inflation, les taux réels ont augmenté l’an dernier. « Avec des taux américains à 10 ans proches des 5 %, le marché s’attendait à une chute du prix de l’or, indique Bernard Dahdah, analyste senior matières premières chez Natixis CIB. Les frais associés à sa conservation ainsi que son absence de rendement représentaient, dans ces conditions, un coût d’opportunité conséquent. »
D’ailleurs, la quantité d’or détenue par les ETF adossés à des stocks physiques a reculé d’environ 7 %, preuve que les investisseurs particuliers ont privilégié d’autres supports, mieux rémunérés. « Le cours s’est apprécié principalement grâce à des flux acheteurs venus des banques centrales des marchés émergents, analyse Fabien Benchetrit, head of target allocation France chez BNP Paribas AM. La décision du 28 février 2022 de geler les avoirs russes en dollars a été un catalyseur, car elle a montré que la devise pouvait être une arme. » Or, les banques centrales des pays émergents détiennent beaucoup moins de réserves d’or que les Occidentales : de l’ordre de 10 à 20 %...