A priori, la période n’est pas exactement idéale pour la construction de produits dits «structurés», ces titres de créance étant plus à l’aise avec des taux plus élevés. Le principe de ces produits est souvent le même. Indexés sur un sous-jacent actions, ils vont typiquement proposer le versement d’un coupon et bénéficier d’une protection partielle contre la baisse, valable à l’échéance prévue pour le produit, tout en étant remboursables automatiquement si le sous-jacent dépasse le cours de référence à une des dates préétablies.
Contre toute attente, et notamment en allongeant les échéances des produits à dix, voire douze ans, les produits structurés se sont plutôt bien développés ces dernières années, malgré la baisse des rendements. En un sens, on peut même dire qu’ils se sont démocratisés. «Nous proposons deux types de produits, indique Brice Gimeno, président de DS Investment Solutions, filiale de Primonial. D’une part, nous commercialisons, à raison de trois ou quatre campagnes par an, des produits accessibles à tous et référencés dans de nombreux contrats d’assurance-vie. D’autre part, nous pouvons aussi réaliser des produits dédiés pour un client fortuné en direct ou pour un cabinet de gestion de patrimoine, à partir de 200 000 euros d’investissement, alors que ce type de solutions nécessitait généralement 1 million d’euros il y a encore quelques années.» Ainsi, DS Investment Solutions a lancé 126 produits en 2019 et collecté 231 millions d’euros auprès de particuliers ou de personnes morales.
Aux yeux de l’Autorité des marchés financiers, ces produits sont jugés «complexes», nécessitant donc de la part du distributeur une pédagogie particulière. Léon de Montauzan, conseiller patrimonial chez Baussant Conseil, ne dit pas le contraire : «Notre clientèle est rarement avisée sur ce type de produits, explique-t-il. Nous privilégions donc ceux qui sont les plus transparents et faciles à expliquer : il faut que le sous-jacent soit clair – un indice actions européennes comme l’Euro Stoxx 50, par...