Dans un souci de diversification, les investisseurs privilégient une approche globale émergente. Les fonds gérés activement permettent de profiter des nombreuses inefficiences de ces marchés.
Les marchés actions émergentes ont rebondi fortement et rapidement en début d’année. Trop rapidement sans doute. Le plan de relance en Chine et l’apaisement des tensions commerciales avec les Etats-Unis se sont traduits, dans un premier temps, par une hausse de 30 % des actions chinoises par exemple. Une performance stoppée par la relance des tensions entre les deux pays. En matière de flux, les deux premiers mois ont été très positifs, avec plus de 5 milliards d’euros de collecte. «Dès le mois de mars, cependant, la décollecte réapparaît (1 milliard d’euros de rachats), les investisseurs prenant leurs profits après des performances très élevées. Le mois de mai s’inscrit également dans une tendance négative : les investisseurs désensibilisent leurs allocations et semblent inquiets de l’escalade de la guerre commerciale. D’ailleurs, les sorties touchent surtout les actions chinoises, les plus élevées depuis dix ans», constate Jean-François Bay, directeur général de Quantalys.
Actuellement, 128 sociétés de gestion sont actives en Europe sur ces stratégies émergentes et distribuent des fonds. La catégorie «Pays Emergents Monde» reste la plus importante (64 % de l’encours total). «Lorsque les investisseurs européens veulent s’exposer sur ces marchés, leurs allocations intègrent souvent une poche actions émergentes à côté des actions américaines ou des actions européennes. Une minorité d’investisseurs prennent le risque de s’exposer sur un pays ou une zone géographique. Par ailleurs, une exposition globale permet d’amortir les baisses et de profiter des hausses. Sur trois ans, la catégorie «Pays Emergents Monde» affiche une performance annualisée de 10 %, pour un risque de 12 %», analyse Jean-François Bay.
Du côté de l’offre, le développement des ETF investis dans les actions émergentes a été important ces dernières années. Les plus gros fonds de cette catégorie sont des ETF, BlackRock s’imposant comme le leader avec 20 % des encours. «En privilégiant la gestion passive, les investisseurs passent à côté des sources de performances apportées par les gérants de conviction. Les inefficiences de marché sont nombreuses, et la dispersion des performances sur courte ou longue période est très importante. En effet, l’univers de gestion est vaste et présente une multitude d’options entre le nombre de pays émergents (une trentaine), de devises, de zones géographiques, de secteurs et de styles. Sur un an, par exemple, entre le gérant qui choisit la Chine ou la Turquie, les écarts vont de + 24 % pour le fonds UBS China à - 34 % pour le fonds iShares MSCI Turkey», conclut Jean-François Bay.