Le début d’année a été difficile sur les marchés financiers, notamment pour les actifs risqués. Le mois de janvier s’est terminé sur une note négative pour les principales places boursières sur fonds de risque de déflation en Europe et de nouvelles tensions sur les marchés émergents. Comme en mai dernier, ces derniers ont subi des sorties massives de capitaux après l’annonce par la Fed d’une nouvelle réduction de 10 milliards de son programme de rachats d’actifs. Les devises émergentes ont été très secouées sur les marchés des changes.

Dans ce contexte, le marché des fonds de droit français a progressé de 2,8 % en janvier grâce à un effet performance et à plus de 23 milliards d’euros de souscriptions.La collecte s’est faite principalement sur les fonds de trésorerie. Les investisseurs sont en effet revenus en janvier sur cette classe d’actifs, avec d’importants volumes d’achats (23,3 milliards d’euros). Comme le souligne EuroPerformance-a Six Company, suivant la tendance d’allocation de ces deux dernières années, la majeure partie des flux acheteurs est venue alimenter les fonds servant les rendements les plus élevés. Ainsi, la catégorie trésorerie a enregistré plus de 15 milliards d’euros de souscriptions, ce qui porte à 181,5 milliards d’euros le niveau d’encours de la catégorie. En janvier, les fonds de plus courte maturité ont également bénéficié de 8,7 milliards d’euros de flux acheteurs.

Les fonds obligations ont également connu un bon début d’année. La catégorie enregistre une progression de 1,8 % et les encours s’élèvent à 89,4 milliards. Dans la zone euro, les émissions des pays périphériques ont rencontré beaucoup de succès auprès des investisseurs, en particulier les dettes portugaise, irlandaise, italienne et espagnole, qui enregistrent de très nettes détentes. Selon EuroPerformance-a Six Company, après d’importants rachats en décembre, les investisseurs sont revenus sur les fonds obligataires (968 millions d’euros de flux entrants). La majeure partie de la collecte s’est orientée vers les catégories obligations euro pour un total de 766 millions d’euros de souscriptions, dont 353 millions de réemplois en catégorie très court terme. Les fonds de catégorie obligations Europe et international bénéficient respectivement de 26 et 49 millions d’euros de flux entrants. Le volume de souscriptions sur le compartiment haut rendement (132 millions d’euros) est plus modéré que les mois précédents.

Enfin, l’engouement des investisseurs pour les obligations convertibles est resté intact. Les fonds de cette catégorie ont collecté 349 millions d’euros sur la période, alors que la chute des marchés actions a considérablement réduit l’ampleur des performances.

En dépit d’une baisse généralisée sur les principales places boursières en janvier – le Nikkei a cédé 8 % et le S&P 500 3,5 % –, les investisseurs n’ont pas hésité à souscrire des fonds actions. Selon EuroPerformance-a Six Company, la collecte nette est ressortie à 293 millions d’euros. Toujours à l’œuvre, la rotation géograhique des flux se renforce quelque peu avec, d’un côté, une progression des rachats de fonds actions internationales et émergentes (- 822 millions d’euros) et, de l’autre, une augmentation des flux acheteurs de fonds actions Europe (+ 925 millions). Les fonds actions France enregistrent un retournement de la demande, tandis que les fonds de petites et moyennes capitalisations boursières continuent d’attirer des flux (140 millions d’euros). Les fonds actions Japon séduisent toujours les investisseurs avec plus de 200 millions d’euros de souscriptions.

En revanche, la décollecte se poursuit sur la catégorie des fonds diversifiés, le montant des rachats s’élevant à 487 millions d’euros en janvier. Les fonds à dominante taux tirent leur épingle du jeu avec 221 millions d’euros de flux entrants, tandis que les fonds à dominante actions enregistrent des sorties pour un total de 172 millions. Les fonds d’allocation mixte comptabilisent près de 530 millions d’euros de rachats.