La bonne tendance enregistrée sur les fonds de droit français depuis la fin de l’été a été stoppée en novembre. Les actifs de long terme ont été moins recherchés par les investisseurs, ces derniers se positionnant sur les ETF actions au détriment de la gestion active.
Selon Six Financial Information, le marché des fonds de droit français enregistre une baisse d’encours de 1,9 % en novembre, l’équivalent de 18,5 milliards d’euros de moins par rapport à son niveau de fin octobre. Porté à 939,9 milliards d’euros, le total des actifs sous gestion a ainsi progressé de 9,2 % depuis le début de l’année. Parmi les raisons avancées par Six Financial Information pour expliquer ce repli mensuel, on trouve les rachats d’actifs de court terme et une moindre demande pour les actifs de long terme. Parallèlement, la plupart des gestions européennes, aussi bien actions qu’obligataires, ont nettement marqué le pas en novembre, délivrant des performances négatives. Toutes classes d’actifs confondues, c’est une perte d’encours de 6,1 milliards d’euros qui est imputable à l’effet des performances. Par ailleurs, le marché de la gestion collective a enregistré le transfert de 4 milliards d’euros d’encours vers des fonds de droit luxembourgeois.
Du côté des classes d’actifs, les fonds de trésorerie ont enregistré 5,4 milliards d’euros de flux sortants alors que la période est traditionnellement acheteuse. Plus en détail, la catégorie trésorerie, qui regroupe les portefeuilles les plus longs du segment, enregistre une décollecte de 3,7 milliards d’euros, tandis que 1,8 milliard d’euros ont échappé à la catégorie trésorerie court terme.
La collecte sur les fonds obligataires a enregistré une nouvelle fois un très bon score, avec 1,6 milliard d’euros de flux nets entrants. Selon Six Financial Information, l’allocation retrouve cependant une certaine étroitesse puisque seules quelques gestions ont pu en bénéficier, quand une majorité affiche des rachats ou des opérations très peu significatives. Parmi les postes d’allocation, on retrouve les gestions de très court terme du segment euro (+ 1,8 milliard d’euros) ainsi que les gestions euro taux variables (+ 237 millions d’euros supplémentaires) et le crédit USD (+ 326 millions d’euros). A l’inverse, les gestions haut rendement (- 120 millions d’euros), pays émergents (- 6 millions d’euros) et quelques catégories obligations euro sont en rachats.
En novembre, en dépit de la publication de bonnes statistiques aux Etats-Unis et en Europe, démontrant une nouvelle fois la solidité de la croissance, les principales places boursières ont consolidé. Parallèlement, les rachats sur les fonds actions ont été limités (10 millions d’euros). On retrouve pourtant la plupart des catégories en situation de rachats, mais pour des montants plutôt mesurés : 84 millions d’euros ont ainsi échappé aux actions euro et 151 millions d’euros ont été sortis des fonds actions France. Près de 220 millions d’euros sont sortis du compartiment Amérique et 322 millions d’euros des fonds actions Japon.
Du côté des flux entrants, les gestions d’actions européennes affichent un score de 290 millions d’euros soutenu par la demande pour la gestion passive, et 230 millions d’euros ont alimenté les gestions Asie hors Japon. La demande pour les valeurs émergentes est restée bien orientée (+ 77 millions d’euros), tandis que celle pour les valeurs internationales s’est légèrement reprise (+ 52 millions d’euros). Le répit aura été de courte durée pour les obligations convertibles, la classe d’actifs se retrouvant à nouveau en situation de rachats (- 85 millions d’euros). Ce résultat est principalement induit par la sortie des investisseurs de la catégorie Europe (- 117 millions d’euros), tandis qu’ils conservaient un biais légèrement acheteur pour les catégories euro (+ 21 millions d’euros) et internationales (+ 11 millions d’euros).
Côté collecte sur les fonds diversifiés, les résultats marquent une grande continuité. Les investisseurs restent focalisés sur les portefeuilles à dominante taux (+ 401 millions d’euros), tandis qu’ils allègent le poids de la gestion mixte (- 586 millions d’euros) ; les fonds à dominante actions restent en collecte mais de façon très mesurée (+ 42 millions d’euros). Enfin, la catégorie performance absolue a bénéficié de la solide demande pour les gestions flexibles (+ 444 millions d’euros) et multistratégies (+ 364 millions d’euros). En revanche, les signes d’essoufflement pour les stratégies de long/short actions se confirment de plus en plus, avec une décollecte de la catégorie de 212 millions d’euros ce mois-ci.