La collecte sur les fonds monétaires a permis de compenser les performances médiocres des principaux marchés en ce début d’année.
Jamais début d’année n’aura été aussi catastrophique sur les marchés. Dès le 4 janvier, la fermeture de la Bourse chinoise avant la fin de la séance a donné le ton pour les semaines suivantes. La situation de l’économie chinoise, la forte baisse du prix du pétrole, les incertitudes sur la croissance américaine ont provoqué une forte correction sur les marchés boursiers. En quelques semaines, les gains engrangés en 2015 ont été effacés. Même les banques centrales semblent avoir perdu de leur pouvoir magique !
Sur le mois de janvier, en dépit d’un effet performance négatif de 18,2 milliards d’euros, le marché français de la gestion collective a limité son repli à 0,3 %. Comme le souligne EuroPerformance-a Six Company, si la collecte a compensé l’effet performance, la baisse d’encours du marché enregistrée en janvier est imputable au transfert de 4,2 milliards d’euros d’encours de droit français vers des véhicules de gestion de droit étranger.
La collecte a été particulièrement soutenue dans la catégorie des fonds de trésorerie. Selon EuroPerformance-a Six Company, ce sont près de 22 milliards d’euros qui ont été alloués aux fonds de cette classe d’actifs avec, comme à l’accoutumée, une demande prépondérante pour les gestions les plus longues. La catégorie trésorerie affiche une collecte mensuelle de 18,4 milliards d’euros, tandis qu’un peu moins de 4 milliards d’euros ont échu aux fonds de trésorerie court terme. En marge de ces opérations, EuroPerformance-a Six Company note que les catégories trésorerie autres et trésorerie «international» ont enregistré respectivement 398 et 38 millions d’euros de rachats.
Du côté des obligations, si les contre-performances des gestions sont plutôt limitées, la classe d’actifs a cependant subi une forte désaffection des investisseurs : plus de 1 milliard d’euros de flux sortants, soit le score mensuel le plus élevé de ces quatre dernières années, souligne EuroPerformance-a Six Company. Les fonds du compartiment obligations euro ont été les plus affectés, avec 858 millions d’euros de sorties nettes. Avec respectivement 38 millions et 47 millions d’euros de flux sortants, les compartiments pays émergents et Europe demeurent en situation de décollecte. EuroPerformance-a Six Company constate par ailleurs que les fonds de haut rendement enregistrent quant à eux un très vif retournement de la demande et cèdent 216 millions d’euros. Seules les obligations internationales ont bénéficié de 25 millions d’euros de souscriptions.
En janvier, les marchés boursiers ont joué aux montagnes russes et mis les opérateurs de marché à rude épreuve. EuroPerformance-a Six Company indique que la classe d’actifs a enregistré l’un de ses pires démarrages avec une perte mensuelle d’encours de 7,9 %, soit l’équivalent de 1,8 milliard d’euros en l’espace d’un mois. Les investisseurs ont toutefois continué à allouer à la classe d’actifs, mais seulement 427 millions d’euros de flux entrants qui s’articulent principalement autour d’arbitrages géographiques. Les compartiments Amérique et Asie ont enregistré respectivement 158 et 504 millions d’euros de rachats. Les actions internationales ainsi que les actions émergentes sont également en situation de décollecte. A l’inverse, les fonds actions Europe affichent une collecte de 1,6 milliard d’euros qui profite pleinement à la gestion passive.
Les obligations convertibles ont aussi subi des vents contraires en janvier. La classe d’actifs enregistre 308 millions d’euros de rachats, dont 266 millions sur la catégorie convertibles euro.
Du côté de la gestion diversifiée, les investisseurs ont maintenu leur pression vendeuse sur les fonds d’allocation mixte (477 millions d’euros de décollecte). EuroPerformance-a Six Company note que les starégies à dominante taux plébiscitées ces derniers mois ont été arbitrées en faveur des fonds à dominante actions (134 millions d’euros de souscriptions).