Actions, convertibles et high yield ont attiré les principaux flux de souscriptions. L’effet marché a permis de compenser la décollecte due à des rachats importants sur les actifs de court terme.
Après un début d’année compliqué sur les marchés financiers, le mois de février s’est caractérisé par un redémarrage des marchés actions et la bonne tenue des marchés de taux et de crédit. Le marché des fonds de droit français a progressé de 0,6 % et rassemblé 781,8 milliards d’euros : l’effet marché de 11,7 milliards d’euros a compensé la décollecte de 8,7 milliards d’euros. Sur le plan macroéconomique, quelques statistiques ont semé le doute sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis. A contrario, la croissance en zone euro s’est avérée meilleure que prévue. En février, les investisseurs ont montré un réel appétit pour les actifs risqués, allouant au total près de 1,2 milliard d’euros aux fonds d’actifs de long terme selon EuroPerformance – a SIX Company. En revanche, après une très vive progression de son niveau d’encours en janvier, la famille des fonds de trésorerie enregistre en février une vaste et inhabituelle baisse d’encours.
Les rachats atteignent en effet 9,5 milliards d’euros. EuroPerformance – a SIX Company souligne que, traditionnellement acheteurs de fonds de trésorerie sur la période, les investisseurs ont revu cette année leur position. Toutes les catégories affichent une décollecte sur le mois. Les rachats les plus significatifs concernent les fonds de catégorie court terme (9,2 milliards d’euros de rachats). Les autres catégories n’ont subi que des retraits limités. Les fonds obligataires ont bénéficié d’un effet marché et de flux de souscriptions. Les fonds de dette privée ont surperformé les fonds de dette d’Etat. Moins étoffée qu’en janvier, la demande des investisseurs a atteint 590 millions d’euros. La catégorie obligations euro a attiré 375 millions d’euros de flux. La collecte a porté sur les catégories très long terme et long terme, au détriment des fonds de maturité courte. Les investisseurs continuent à acheter des fonds high yield (256 millions d’euros) mais boudent toujours la dette émergente (19 millions de rachats).
Du côté des fonds de convertibles, les sommes allouées par les investisseurs à cette classe d’actifs se sont réduites : 170 millions d’euros de flux entrants contre 350 millions en janvier. La bonne tenue des marchés actions en février, grâce notamment aux publications des résultats d’entreprises aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, a contribué à la hausse de 4,4 % de l’encours des fonds actions. EuroPerformance – a SIX Company note que presque toutes les catégories ont délivré une performance positive. De quoi inciter les investisseurs à accroître leur exposition aux marchés actions. La classe d’actifs a collecté plus de 745 millions d’euros. Les fonds actions Europe restent privilégiés, avec 958 millions d’euros de flux de souscriptions, avec une appétence particulière des investisseurs pour les petites et moyennes capitalisations boursières (337 millions d’euros). A l’inverse, il y a toujours une certaine désaffection pour les fonds actions internationales et actions émergentes, mais moins marquée que les mois précédents, les rachats se limitant à 330 millions d’euros contre 817 millions en janvier.
Les fonds actions Japon sont également moins recherchés et, pour la première fois en six mois, la catégorie décollecte (- 8 millions d’euros). Dans la gestion diversifiée, EuroPerformance – a SIX Company confirme l’intérêt des investisseurs pour les fonds à dominante taux, qui ont capté 187 millions d’euros de flux entrants alors que les fonds à dominante actions et fonds d’allocation mixte enregistrent des rachats respectifs de 139 et 763 millions d’euros. Enfin, les fonds de performance absolue continuent de bénéficier d’une demande soutenue des investisseurs avec une collecte totale de 402 millions d’euros. En mars, la situation en Ukraine, les tensions entre la Russie et les pays occidentaux, le ralentissement des pays émergents ont provoqué un regain de volatilité. Par ailleurs, la Fed a surpris en fin de mois en durcissant le ton et en suggérant un resserrement monétaire à partir du printemps 2015, qui se concrétiserait par le tout premier relèvement du principal taux directeur depuis 2006.