La collecte sur les fonds monétaires a permis une nouvelle fois au marché français de tirer son épingle du jeu. Certains actifs de long terme ont renoué avec une collecte positive, mais pour des montants limités.
Le marché français de la gestion d’actifs s’inscrit en hausse de 2,1 % en avril. Les actifs sous gestion s’élèvent à 827,48 milliards d’euros. Comme le souligne Six Financial Information, les remplois et les souscriptions nouvelles enregistrées sur les fonds monétaires ont très largement contribué à ce résultat mensuel. En effet, les actifs gérés en fonds de trésorerie ont progressé de 4,8 %, pour atteindre 312,7 milliards d’euros. Après les rachats enregistrés en mars, la classe d’actifs a bénéficié des remplois des investisseurs ainsi que d’un volume étoffé de flux nouveaux : près de 4 milliards d’euros ont été investis dans les fonds de trésorerie court terme ainsi que 11,7 milliards d’euros dans la catégorie trésorerie. Cette dernière rassemble désormais 246,6 milliards d’euros, soit près de 80 % des actifs du segment monétaire.
Passé le premier moment d’enthousiasme après les déclarations de Mario Draghi en mars, l’action de la BCE a été critiquée par les investisseurs. Du coup, les flux de souscriptions sur les obligations ont été moins étoffés que le mois précédent. Six Financial Information précise que les rachats de portefeuilles d’emprunts d’Etat sont à l’origine de cette moindre collecte, particulièrement sur le segment des obligations euro où les catégories Etat ont enregistré un cumul de 715 millions d’euros de rachats nets en avril. A l’inverse, les fonds de dettes privées et de dettes mixtes ont respectivement attiré 446 et 460 millions d’euros. Les investisseurs s’intéressent également aux obligations indexées sur l’inflation, qui ont attiré 175 millions d’euros de souscriptions. L’intérêt pour les dettes émergentes et le haut rendement s’est également intensifié sur le mois d’avril. Au total, la classe d’actifs a enregistré 650 millions d’euros de souscriptions.
Après un début de mois difficile, les marchés actions ont profité du rebond du prix du pétrole, malgré l’échec des négociations entre les pays producteurs. Pour autant, la classe d’actifs a surtout été animée par les opérations d’arbitrage et n’a pas renoué avec une collecte positive. Elle a clôturé le mois sur des flux sortants d’un montant total de près de 270 millions. Selon les chiffres de Six Financial Information, sortis des compartiments géographiques actions Europe et actions Amérique du Nord, les capitaux ont été réalloués sur les fonds d’actions émergentes, qui ont attiré 852 millions d’euros de souscriptions. Les fonds large caps et les gestions indicielles d’actions Europe ont été les grands perdants de ces arbitrages. Le compartiment Europe affiche une décollecte de 836 millions d’euros.
Du côté des obligations convertibles, les sorties ont été limitées en avril : les retraits sur les fonds de convertibles internationales s’élèvent à 9 millions d’euros, ceux de la catégorie convertibles Europe à 82 millions d’euros, la catégorie Europe ayant le plus décollecté (151 millions d’euros de sorties).
En dépit des flux positifs sur les fonds à dominante taux (80 millions d’euros) et à dominante actions (42 millions d’euros), les rachats se poursuivent sur la catégorie des fonds diversifiés. A contrario, les fonds flexibles ont renoué avec une collecte positive : 63 millions d’euros de souscriptions en avril. Les fonds d’arbitrage de crédit et surtout les stratégies long/short actions (186 millions d’euros de flux positifs) continuent d’attirer les investisseurs.