La demande sur les actifs de long terme a été relativement faible, mais certaines classes d’actifs tirent leur épingle du jeu. Du côté des actions, les investisseurs continuent d’arbitrer en faveur des actions émergentes au détriment des actions européennes.
Entre attentisme et nervosité, les investisseurs ont été peu enclins à prendre du risque en septembre. Le mois a été rythmé par les réunions des banques centrales. La décision de la Fed de reporter une nouvelle fois la hausse des taux et le manque d’initiatives reproché à la BCE ont pesé sur les performances des différents marchés. Dans la zone euro, le Brexit est revenu sur le devant de la scène apportant son lot d’incertitudes. Les marchés européens ont également été secoués par un nouvel épisode de stress sur Deutsche Bank. La banque allemande a été affaiblie par l’amende infligée par le Département de la justice américaine. Les inquiétudes quant à la pérennité de cet établissement ont affecté tout le secteur bancaire.
Dans ce contexte, le marché français de la gestion collective a enregistré un recul de 1,7 % en septembre pour s’établir à 829,11 milliards d’euros. Six Financial Information souligne que cette baisse reste largement imputable aux opérations de rachats de fin de trimestre menées sur les fonds du segment monétaire. Au total, sur le mois, le marché enregistre près de 13 milliards de flux sortants.
En fin de trimestre, les traditionnels rachats sur les fonds de trésorerie se sont élevés à 13,7 milliards, dont 5 milliards sur la catégorie trésorerie court terme et 8,8 milliards sur la catégorie trésorerie. Six Financial Information indique cependant que les catégories trésorerie PEA et trésorerie internationale ont toutefois été en collecte positive.
Du côté des obligations, la collecte faiblit : 533 millions d’euros contre 2,7 milliards en août. Six Financial Information précise que, dans le compartiment obligations euro, seuls les segments court terme et très court terme ont attiré des souscriptions pours des montants respectifs de 134 et 290 millions d’euros. Les investisseurs ont continué à allouer sur les fonds à haut rendement (+ 173 millions d’euros) ainsi que sur les fonds de dettes américaines (105 millions d’euros) et de dette émergente (72 millions d’euros). Les fonds d’obligations Europe ont quant à eux renoué avec une collecte positive de 99 millions.
Par ailleurs, la décollecte se poursuit sur les fonds actions dans un contexte compliqué. Seul l’accord entre les pays producteurs de pétrole a donné un peu de souffle aux marchés et permis aux différents indices de terminer le mois sur de légers gains. Les investisseurs continuent d’opérer des arbitrages géographiques. Ce sont à nouveaux les fonds actions émergentes qui attirent le plus de flux, avec une collecte de 469 millions d’euros en septembre au détriment des gestions actions Europe. La décollecte est surtout marquée sur les fonds actions euro, avec 664 millions d’euros de rachats et, dans une moindre mesure, sur les fonds actions France (- 159 millions d’euros). Six Financial Information indique que, côté Asie, les flux sont restés mesurés tandis que, parmi l’offre de fonds thématiques, les fonds immobilier Europe et le thème de l’eau restent recherchés par les investisseurs.
Toujours en situation de décollecte, les fonds d’obligations convertibles enregistrent 190 millions d’euros de rachats en septembre. Les fonds de convertibles Europe et convertibles euro sont les plus affectés. La catégorie des fonds diversifiés reste également boudée par les investisseurs. Les demandes de sortie sur les fonds d’allocation mixte ont atteint 217 millions d’euros que la tendance est restée acheteuse sur les stratégies de taux (63 millions d’euros) et actions (58 millions d’euros). En revanche, selon Six Financial Information, la demande des investisseurs pour les fonds de performance absolue reste solide. Les stratégies d’arbitrage de crédit et de L/S actions ont chacune collecté 42 millions d’euros. La catégorie multi-stratégies est également recherchée, mais ce sont surtout les fonds flexibles qui attirent les souscriptions (+ 304 millions d’euros).