Parole d'expert - Carolina Minio-Paluello, Lombard Odier Investment Managers

«Investissement durable : un nouveau moteur de performance»

Publié le 27 avril 2018 à 12h13    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h51

Communiqué

Carolina Minio-Paluello, Responsable de la Distribution et du Groupe Solutions chez Lombard Odier Investment Managers

Pourquoi les investisseurs devraient-ils repenser leur approche de l’investissement responsable ?

La durabilité des modèles d’affaires est le premier principe de l’investissement à long terme. Elle constitue un élément essentiel tant du développement économique que de la recherche de la performance financière.

Notre économie fonctionne aujourd’hui selon un modèle qui n’est pas tenable à long terme. Au cours des décennies à venir, des problématiques comme le progrès technologique, le changement climatique, les évolutions démographiques, la raréfaction des ressources naturelles ou les inégalités auront un effet transformant sur nos économies.

Les modes de consommation, l’action des gouvernements et les évolutions environnementales conduisent déjà les entreprises, qui sont le moteur de nos économies et des performances des portefeuilles, à s’adapter en faveur d’un modèle plus pérenne.

Notre environnement naturel évolue aussi, ce qui va contraindre des secteurs économiques entiers à repenser la façon dont ils opèrent. Le secteur agricole va devoir opérer une révolution en matière d’efficacité s’il veut parvenir à nourrir trois milliards de bouches supplémentaires d’ici 30 ans. Le changement climatique réduit la quantité de terres agricoles et d’eau douce disponible, ce qui va tirer vers le haut les coûts, entraver la croissance et affecter la rentabilité du secteur.

Quel impact ces questions de durabilité vont-elles avoir sur les entreprises ?

Cette grande transition économique offrira de nouvelles opportunités pour les entreprises qui sauront s’adapter et innover. En tant qu’investisseurs de long terme, notre métier est d’analyser quels sont les secteurs touchés par ces questions de durabilité, quelles entreprises s’adaptent et innovent, et sont susceptibles de réussir leur transition vers un modèle d’affaire pérenne. Il nous faut ensuite rassembler ces informations et les intégrer dans la construction de nos portefeuilles, avec l’ambition d’opérer une discrimination entre les bons élèves – les entreprises se préparant activement à cette transition – et les autres.

Comment les investisseurs peuvent-ils intégrer la notion d’investissement durable dans leurs portefeuilles ?

Il existe différentes approches pour implémenter la notion d’investissement responsable et durable dans un portefeuille financier.

Une approche consiste à évaluer la durabilité des entreprises dans lesquelles nous investissons. Dans ce cas, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) offrent un ensemble de normes utiles pour opérer une distinction entre les entreprises en fonction de la qualité de leurs pratiques opérationnelles. L’ESG se préoccupe peu de ce que la société produit effectivement, mais plutôt de la manière dont elle produit. Les entreprises qui adoptent les meilleures pratiques sont plus susceptibles d’être sensibles à ces questions de durabilité et seront donc probablement mieux positionnées pour assurer cette transition vers un modèle d’affaire pérenne à long terme.

Chez Lombard Odier, nous analysons environ 14 000 entreprises à l’échelle de la planète sur des critères ESG, ce qui constitue un outil appréciable pour mettre en place une approche «best-in-class» dans un portefeuille actions ou obligataire.

Si cette approche permet une meilleure gestion des risques, la révolution de la durabilité se traduit aussi par des opportunités à saisir. En identifiant pour chaque secteur les facteurs clés de durabilité des modèles économiques, il devient possible d’identifier les potentiels vainqueurs de la transition et d’infléchir les portefeuilles en ce sens afin de les exposer aux moteurs de performance de demain. Cette troisième approche de l’investissement durable est typiquement le fait de gestionnaires actifs ou cultivant de fortes convictions. Et l’ambition de Lombard Odier est bien d’intégrer cette dimension au cœur de toutes les décisions d’investissement.

Enfin, «l’impact investing» à proprement parler, qui se traduit par le financement d’activités visant à fournir des solutions aux défis les plus impérieux, suscite un intérêt grandissant. Mais, à l’exception des «green bonds», son champ d’application est restreint à des marchés peu liquides, et de fait à seulement une petite partie des portefeuilles.

Pourquoi les investisseurs doivent-ils intégrer la notion d’investissement durable dans leur portefeuille ?

Si la notion de durabilité se traduit bien, comme nous le pensons, par des bouleversements économiques comparables à la révolution Internet, l’intégration de telles approches n’est pas seulement affaire de saine gestion des risques. Elle apportera aux investisseurs une capacité à surperformer le marché et il est du devoir fiduciaire des investisseurs de l’incorporer dans leurs portefeuilles. 

Publié par Lombard Odier Asset Management (Europe) Limited – succursale française. Les performances passées ne sont pas des garanties de résultats futurs. L’attention de l’investisseur est attirée sur la rubrique des Risques particuliers dans les DICIs, disponibles sur www.lombardodier.com, notamment le Risque de perte en capital. © 2018 LOIM – tous droits réservés

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