L’investissement dans l’emploi, catalyseur de développement économique et social

Publié le 24 janvier 2025 à 16h23

Anne del Pozo    Temps de lecture 4 minutes

Face aux tensions sociales qui se renforcent, les acteurs de la finance ont un rôle à jouer.

«Chez Palatine AM, nous avons pris le parti depuis longtemps d’intégrer progressivement l’ESG dans toutes nos pratiques, explique Michel Escalera, directeur général. Mais le vrai sujet est, avant tout, celui d’une transition juste, de créer de la performance aussi à travers des stratégies sur le social, à travers l’emploi afin d’apporter aussi une réponse aux investisseurs qui souhaitent intégrer la dimension sociale. Nous avons spécialisé un fonds sur l’emploi durable, avec un objectif : ajouter de la performance grâce à une gestion d’excellence du capital humain au sein des grandes capitalisations européennes ». « Chez Agirc-Arrco, l’emploi est vu au niveau de la gestion ISR dans sa globalité et non uniquement dans les fonds emploi », indique pour sa part Céline Nouet, responsable investissements et trésorerie au sein de l’Agirc-Arrco. « Au sein de BFT Investment Managers, nous investissons en France pour une croissance durable et pour le soutien de l’emploi local, ajoute de son côté Julie Fardoux, responsable stratégie ESG de BFT Investment Managers. Nous entendons soutenir les entreprises les plus vertueuses en matière d’emploi. A travers ce thème nous pouvons aussi aborder d’autres ODD sociaux  (objectifs de développement durable) comme l’éducation ou l’égalité femmes-hommes, etc.  ». « Au sein d’AG2R La Mondiale, la question de l’emploi est abordée par le prisme aussi bien de l’entreprise que de l’investisseur. « Nous menons une forte politique d’inclusion et d’insertion et accompagnons par ailleurs des acteurs de l’ESS qui œuvrent à la cohésion et l’insertion », explique Philippe Dutertre, directeur à la direction des investissements et du financement chez AG2R LA MONDIALE.

La transition juste dans les investissements en matière d’emploi

Les investissements autour de l’emploi ont de multiples impacts. « Le concept de transition juste rejoint les réflexions de l’Agirc-Arrco sur les investissements en matière d’emploi, précise ainsi Céline Nouet. Au sein de l’Agirc-Arrco, la transition juste se décline au travers d’une approche équilibrée de l’environnement et du social. Elle combine plusieurs dimensions autour de l’emploi avec notamment un périmètre d’investissement dans des entreprises de la zone euro ou encore une démarche ISR. On est aussi persuadés que la gestion dans le non coté va avoir de l’impact et la fédération a créé quatre fonds de fonds dans le non coté, sur l’infrastructure equity et sur le financement des PME et ETI en Europe ».

« L’impact social touche aussi aux questions de formation, en particulier pour les seniors ou les jeunes. La valorisation des savoir-faire et les transferts de compétences sont clés, souligne Julie Fardoux. Ce sont également des enjeux de souveraineté. C’est le sens que nous avons donné à notre deuxième campagne d’engagement sur le thème du ‘made in France ». « Au sein de Palatine AM, pour ajouter de la performance grâce la dimension sociale, explique Michel Escalera, nous avons sélectionné les métriques les plus pertinentes. Au total, le suivi d’une centaine de métriques quantitatives nous sert d’indicateur avancé de performance future ».

Créer des indicateurs de performance

« Le vrai sujet pour nous est la mesure d’une externalité et notamment le contenu en emplois d’un portefeuille aujourd’hui incarné par près de 200 fonds, souligne Philippe Dutertre. Chaque année, on mesure le contenu en emplois de ce portefeuille et, selon une enquête menée en 2024, nous sommes indirectement actionnaires de 700 PME et ETI françaises qui génèrent 150 Md de revenus, emploient 950 000 personnes et ont créé 110 000 emplois depuis l’arrivée d’un fonds à leur capital. » « Pour notre part, la gestion de la réserve Agirc-Arrco est déléguée et nous attendons de nos prestataires sociétés de gestion qu’elles analysent au plus près ces aspects-là, précise Céline Nouet. Nous nous sommes également dotés d’un outil de suivi de second niveau. »

« Les entreprises qui seront ainsi capables d’intégrer cette dimension “gestion du capital humain” seront, selon nous, les plus performantes à moyen long terme dans l’intérêt des investisseurs », conclut Michel Escalera.

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