Parole d'expert - Willem Schramade, NN Investment Partners.

«Notre devoir est d’engager un dialogue direct et régulier avec les entreprises sélectionnées»

Publié le 27 avril 2018 à 11h33    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h51

Communiqué

Les stratégies d’investissement à impact reposent sur une gestion de convictions. Willem Schramade, gérant du fonds NN (L) Global Equity Impact Opportunities, fait le point sur la démarche adoptée en la matière par NN Investment Partners.

Votre société de gestion a étendu sa gamme de fonds sur des stratégies «à impact». Quelle est votre définition de l’impact investing ?

Le lancement de fonds «à impact» s’inscrit dans une évolution naturelle de notre gamme, puisque nous gérons des fonds actions responsables depuis 1999 et des fonds crédit responsables depuis 2007. Les deux fonds, lancés en 2016, investissent l’un dans des actions monde, l’autre dans les green bonds. Ils apportent, en plus d’un filtre ESG exigeant sur le comportement opérationnel des entreprises, une dimension supplémentaire : la matérialité ESG de leur business model, à savoir l’impact sociétal positif qu’elles génèrent. Ces fonds répondent également à une demande croissante de la part des investisseurs finaux : donner du sens à leurs investissements et contribuer, à travers les capitaux investis, à avoir un impact sociétal positif, sans pour autant renoncer à un rendement financier. Notre rôle de «gérant à impact» s’exprime à deux niveaux : un travail d’analyse et de valorisation de l’impact des business models, et un dialogue actif avec les entreprises sélectionnées. Ce dialogue porte à la fois sur l’amélioration des données ESG publiées et sur un partage des «best practices».

Comment mesurez-vous l’impact ?

Nous évaluons l’impact des business models à travers trois critères principaux, «MIT» : matérialité, intentionnalité et dimension «transformationnelle». Matérialité de l’impact environnemental ou sociétal des produits et services vendus, et de leur poids dans le chiffre d’affaires global de la société. Intentionnalité exprimée dans la stratégie et le discours des dirigeants. Enfin, dimension transformationnelle liée au caractère innovant des produits et services, ainsi qu’aux investissements en R&D. Afin d’assurer une diversification satisfaisante de notre portefeuille, nous avons retenu trois grandes thématiques, «PPP» : people, planet, prosperity. Ces thèmes nous permettent par ailleurs de répondre à la plupart des 17 objectifs de développement durable définis par les Nations unies. Les sociétés détenues en portefeuille permettent notamment d’assurer l’accès du plus grand nombre à des systèmes de soins et à la sécurité alimentaire («people»), de diminuer l’impact sur la «planet» (économie circulaire, réduction de la consommation d’eau et d’énergie et de la production de déchets), et d’améliorer les conditions de vie grâce à l’accès à l’information, à l’éducation ou à la microfinance («prosperity»).

Est-il aisé de trouver des opportunités d’investissement ?

Oui ! L’univers d’investissement mondial est large, avec de très belles sociétés en Europe et aux Etats-Unis. Ainsi, la société américaine UnitedHealth développe des solutions innovantes pour diminuer le prix des soins de santé et donc les rendre plus accessibles aux personnes les moins fortunées. On trouve également des sociétés éligibles dans les pays émergents, où les défis à relever dans le domaine sociétal sont colossaux. Bank Rakyat offre par exemple un accès à la microfinance à des millions d’Indonésiens dans des zones isolées.

Vous avez une démarche volontariste vis-à-vis des entreprises détenues dans votre fonds…

Oui, car notre devoir fiduciaire en tant que gérant ne se borne pas à une politique active de vote aux AG. Il implique également d’engager un dialogue direct et régulier avec les entreprises pour une prise en compte plus ciblée des problématiques ESG, tant en termes de reporting que de définition de leurs priorités stratégiques. Nous croyons à l’impact positif d’une telle démarche. Cet engagement prend du temps, c’est pour cela que nous concentrons notre portefeuille autour d’une quarantaine de titres.Nous constatons que les entreprises qui s’engagent fermement dans la recherche d’impact positif en tirent profit. Prenons l’exemple de Novozymes, le leader mondial des enzymes industriels. Ses produits permettent à ses clients industriels de réaliser des gains de productivité tout en réduisant fortement leur consommation d’énergie. Grâce à ce positionnement, Novozymes enregistre une croissance de son chiffre d’affaires et un niveau de marge deux fois supérieurs à ceux de l’industrie chimique. L’un des objectifs 2020 du groupe est de faire économiser l’émission de 100 millions de tonnes de CO2 à ses clients. L’impact positif sur la planète est bien tangible ! Et la création de valeur financière également. 

 

* Les noms des sociétés, explications et arguments sont donnés à titre d’exemple et ne constituent pas une recommandation d’achat, de détention ou de vente des actions.

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