Signataire des PRI (Principes pour l’investissement responsable) établis par les Nations unies, PERIAL a développé sa propre charte d’investissement socialement responsable (ISR) pour guider la sélection et la gestion des actifs immobiliers de ses fonds. Eric Cosserat, son Président, nous explique comment PERIAL souhaite répondre aux mutations de l’actif immobilier.
Quelles sont les récentes évolutions sur le marché de la pierre papier ?
2016 a été une nouvelle année record pour les SCPI, avec une collecte nette de 5,56 milliards d’euros. Au fil des années, ce produit s’est démocratisé, retrouvant son ambition d’origine. La capitalisation globale des SCPI et des OPCI grand public est supérieure à 50 milliards d’euros, soulignant la place croissante de ces véhicules sur le marché de l’épargne. Leurs performances sont attractives et les primes de risque demeurent favorables, malgré la remontée des taux d’intérêt. La «pierre» conserve également son statut de valeur refuge.
La SCPI séduit de plus en plus les jeunes, qui souhaitent préparer leur retraite. Ils perçoivent la SCPI comme un produit d’épargne, qui permet de se constituer un capital. Le virage du digital, qui permet l’accessibilité de ces produits sur Internet, renforce aussi leur attrait.
Chez Perial, nous envisageons la digitalisation comme un moyen d’améliorer le service apporté aux investisseurs, avec une transparence accrue de l’information et davantage de pédagogie.
Comment évolue votre stratégie environnementale ?
En lançant notre SCPI «verte» PFO2, en 2009, nous avons été précurseurs. Les performances énergétiques de PFO2 surperforment de 4,4 % les moyennes constatées par l’Observatoire de l’immobilier durable (OID). En 2016, cette SCPI a reçu la certification internationale ISO 50001 délivrée par l’Afnor.
Nous souhaitons désormais étendre notre stratégie de développement durable à l’ensemble du patrimoine de nos fonds, qui regroupe 470 immeubles. Sur PFO2, notre objectif est de diminuer de 40 % la consommation énergétique de chacun des immeubles en portefeuille, huit ans après son acquisition. Nous visons une consommation énergétique par immeuble inférieure à 200 kWh par m2.
Les contrats de fourniture énergétique (électricité et gaz) ont fait l’objet d’une stratégie d’achat groupé qui visait d’une part à réduire significativement le coût des consommations des immeubles, notamment dans leurs parties communes, et qui a permis d’autre part une réduction significative des émissions de CO2 induites, du fait de notre choix d’une alimentation composée à 100 % d’énergie renouvelable d’origine France. Tout en améliorant le coût global immobilier pour nos locataires, cette démarche les sensibilise à la problématique environnementale et leur démontre que faire des actions vertueuses peut aussi permettre de générer des économies vertueuses.
La signature, en ce début d’année, des Principes pour l’investissement responsable démontre la volonté de PERIAL d’être une entreprise responsable en tenant compte des critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance dans ses décisions d’investissement. Allant plus loin, PERIAL vient de mettre en place sa propre charte ISR. L’actif immobilier est au cœur des changements sociétaux. En profonde mutation, il devient un actif dont l’usage varie en fonction des âges et des situations de la vie. Par notre action responsable, nous contribuons à définir le produit immobilier de demain tout en répondant à la demande des investisseurs.
Comment ajuster la politique d’investissement à une collecte en développement ?
Nous veillons à la qualité des actifs acquis et nous sommes engagés dans une stratégie de diversification. La SCPI PFO, rouverte en octobre 2015, a pour objectif d’investir à proportions égales en bureaux, commerces et actifs acycliques ou alternatifs. Les performances de ces derniers présentent l’avantage de moins dépendre du contexte économique. Nous avons également réalisé en début d’année notre première acquisition en Allemagne pour un montant de 116 millions d’euros. Nous visons également les Pays-Bas, où les prix ont baissé après une crise immobilière.
Dans un objectif de maîtrise responsable de la collecte et de nos investissements, nous avons mis en place des régulations de la collecte pour les institutionnels, avec un système d’enveloppe de montants limités, et pour les particuliers, avec un plafond de souscriptions de 100 000 euros.
Nous avons également allongé les délais de jouissance de nos SCPI jusqu’à cinq mois pour avoir le temps d’investir correctement.
Quels sont les enjeux d’avenir ?
Nous sommes en contact avec des compagnies d’assurance pour lancer un OPCI grand public, qui aurait un positionnement paneuropéen. Nous souhaitons proposer aux investisseurs des nouvelles SCPI PERIAL et nous projetons la réouverture de PF1, créée il y a plus de cinquante ans. Nous nous intéressons également à la restructuration d’immeubles de bureaux pour nous adapter aux nouveaux usages des entreprises, qui ont un besoin accru d’immeubles neufs, plus adaptés à leur image.