Federal Finance Gestion fête cette année les dix ans de sa gamme phare de produits structurés «Autofocus». Le contexte financier est-il toujours porteur ?

Les produits structurés proposent encore aujourd’hui des perspectives de rendement attractives et une convexité – c’est-à-dire une espérance de gains avec une protection partielle en cas de baisse des marchés – toujours très recherchée par les investisseurs, aussi bien particuliers qu’institutionnels. Nous venons d’ailleurs de lancer le 26e fonds «autocall»1 de notre gamme phare Autofocus qui a déjà collecté plus de 1,3 milliard d’euros depuis son lancement en 2009. Le marché des produits structurés est aujourd’hui dominé par ces produits «autocall», qui offrent la possibilité d’un remboursement anticipé avec un coupon attractif si certaines conditions de marché sont remplies. Or, la prédominance de ce type de formules commence à peser sur la volatilité implicite, avec, comme conséquence, une baisse, et non plus une hausse, même dans les phases de repli des marchés2. Cela pousse à se réinventer et à proposer des offres complémentaires. Qui plus est, l’évolution de la demande des investisseurs, notamment institutionnels, nous incite aussi à adapter notre offre.

C’est-à-dire ?

L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les produits structurés ne se dément pas. Néanmoins, ils sont désormais davantage à la recherche d’offres sur mesure que de produits déjà conçus. Au sein de Federal Finance Gestion, le pôle Cross Asset Solutions capitalise donc sur son expertise pour développer une approche «solutions» adaptée à leurs besoins spécifiques, notamment au regard de l’évolution de leurs contraintes réglementaires.

Quelles «solutions» de structuration proposez-vous aux institutionnels ?

Nous développons des solutions de type overlay. Plus précisément, nous pouvons structurer des offres sur mesure compatibles avec l’exigence de réduction du capital de solvabilité requis (SCR) dans le cadre de Solvency II, en proposant une exposition aux marchés actions avec la mise en place d’une couverture systématique du risque. Nous pouvons également concevoir des solutions transparentes et robustes de diversification, par exemple sur les primes de risque, tout en contrôlant le risque. C’est par exemple le cas avec notre stratégie Risk Premia, qui peut générer du rendement absolu sur un large panel de stratégies de primes de risque alternatives, appliquées à différentes classes d’actifs, et ce avec des mécanismes de structuration innovants comme le contrôle de volatilité et la couverture systématique.

Cette approche «solutions» peut-elle être déclinée aux particuliers ?

Les conditions actuelles de marché nous permettent de développer des solutions innovantes pour la clientèle banque privée et family office, à travers une gestion active de produits structurés. Nous venons d’élaborer un fonds ouvert au sein duquel nous combinons les traditionnels autocalls avec d’autres produits structurés, développés par notre équipe, tirant parti d’anomalies de marché et de points d’entrées attractifs sur différents sous-jacents, comme les dividendes par exemple, ou bien en tirant parti des niveaux de forwards bas sur certains sous-jacents par exemple.

Le régulateur permet désormais, sous certaines conditions, de ne pas comptabiliser un sous-jacent à thématique ESG parmi les trois mécanismes autorisés dans un produit structuré…

Nous souhaitons effectivement profiter de cet assouplissement réglementaire pour développer des solutions structurées performantes avec une démarche responsable. Nous pouvons capitaliser sur l’expertise extra-financière de Federal Finance Gestion et réfléchissons à la construction d’un indice ESG sur la base de la méthodologie propriétaire de notre équipe ISR.

1. Abréviation de «automatically callable», c’est-à-dire automatiquement remboursable.

2. Effet «spot down vol down».