(AOF) - « Jusqu'à présent, l'économie réelle est restée résiliente malgré les hausses de taux incessantes, au point que le marché des actions compte peut-être sur la reproduction du ‘miracle de 1994’ » observe Gilles Moëc, chef économiste du Groupe AXA et responsable de la recherche d'AXA IM. Il s’agit du seul épisode de resserrement de la politique monétaire de la Fed depuis le début des années 1960 qui n'a pas déclenché de contraction, même minime, du PIB américain.
Gilles Moëc met en avant plusieurs différences entre cette période et la nôtre.
" Au-delà du fait que l'ampleur du resserrement cumulé est déjà plus importante qu'en 1994, on constate qu'il s'applique aujourd'hui à une économie plus endettée qu'alors. En outre, en 1994, la Fed a répondu à une ' inflation imaginaire ' : les entreprises n'ont pas eu à faire face à une contraction de leurs marges et le pouvoir d'achat des ménages n'a pas été érodé ".
" Enfin, les conditions de l'offre étaient alors beaucoup plus favorables. Dans la première moitié des années 1990, la main-d'œuvre civile augmentait beaucoup plus rapidement qu'aujourd'hui, tandis que les 'esprits animaux' étaient probablement stimulés par l'émergence de la mondialisation, matérialisée très concrètement aux États-Unis par l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ".
Si le responsable de la recherche d'AXA IM juge bienvenue la résilience actuelle de l'économie, il continue à contester sa longévité, en particulier avec des banques centrales qui " n'en ont pas fini ".