(AOF) - En plus des indicateurs concernant l'activité de la zone euro qui stagne de nouveau au quatrième trimestre, les risques baissiers augmentent pour l'économie européenne à court terme à cause des incertitudes politiques extérieures et intérieures. Bien sûr, l'élection de D. Trump n'est pas une bonne nouvelle pour la zone euro en raison de l'impact des politiques protectionnistes proposées par Trump. Mais en plus de cela, la confiance dans la zone euro souffre de la situation budgétaire et politique très instable de la France", note Xavier Chapard stratégiste chez La Banque Postale AM.
Alors que les risques de chute du gouvernement Barnier augmentent nettement et que le budget n'est toujours pas voté, le coût de financement de la dette publique française par rapport à l'Allemagne a bondi depuis le début de la semaine et dépasse ses plus hauts de l'été à plus de 85 points de base.
"L'écart de taux France-Allemagne est désormais à un plus haut historique en dehors du pic de la crise de la dette souveraine en zone euro de 2011-2012. Même si le niveau actuel des rendements français semble attractif, nous restons prudents sur la dette française à l'approche de la fin de l'année en raison des risques de blocage budgétaire et politique", signale Xavier Chapard.
En parallèle, la situation politique est gelée en Allemagne jusqu'aux élections de février prochain, qui aboutiront probablement à des négociations pour former une coalition. Cela pourrait durer plusieurs semaines, de telle sorte qu'un gouvernement opérationnel ne sera probablement pas en place avant le printemps. Malgré les besoins, il y a donc peu d'espoir d'avancées dans la construction européenne ou de soutien budgétaire allemand avant au moins le milieu de l'année prochaine.
"Au total, nous pensons que la zone euro stagnera au tournant de l'année avant de retrouver une légère croissance l'année prochaine grâce aux baisses de taux de la BCE", explique Xavier Chapard.