(AOF) - "Nous avons été surpris par le nombre élevé d'émissions d'obligations en 2024, étant donné que les entreprises américaines paient en moyenne leur dette nouvellement émise 2 points plus chers que les obligations arrivant à échéance. Pour 2025, nous prévoyons toujours un niveau élevé d'émissions, dû à un haut volume de dettes arrivant à échéance, une augmentation des activités de fusion-acquisition et une hausse des dépenses d'investissement (capex)", explique Christian Hantel, gérant de portefeuille pour Vontobel, au sujet des perspectives mondiales du crédit en 2025.
"Selon nous, ce montant élevé de nouvelles dettes ne sera pas préoccupant. L'offre nette réelle semble beaucoup plus faible, et les paiements de coupons plus élevés contribuent à stimuler une demande qui absorbe en grande partie les émissions. Tant que les rendements resteront élevés, nous devrions assister à une collecte continue dans les fonds de crédit", poursuit l'analyste.
En effet, les spreads de crédit, mesurant la prime de risque, semblent serrés dans une perspective top-down. Il pourrait devenir plus difficile de trouver de la valeur sur le marché et l'effort devrait être mis sur la sélection, à la fois des bons secteurs et des bonnes valeurs. Sur ce dernier point, il sera essentiel d'éviter les crédits qui tendent à la baisse, les "anges déchus".
Dans certains secteurs, la dispersion a déjà commencé à augmenter, ce qui crée des opportunités d'investissement. Si on évalue la valeur du marché dans son ensemble, les caractéristiques des indices d'obligations "investment grade" se sont améliorées : pour l'indice, la duration (en tant que mesure du risque de taux d'intérêt) a diminué au fil des ans, le prix moyen d'une obligation est toujours bien inférieur à la valeur nominale et, en moyenne, la qualité des principaux indices de crédit s'est améliorée grâce à toutes les révisions à la hausse des notations au cours des dernières années.
"Nous nous attendons donc de nouveau à une belle année pour les investisseurs en obligations d'entreprise, grâce à des fondamentaux de crédit solides et à un bon soutien technique, telle qu'une demande forte", fait savoir Christian Hantel.