(AOF) - "Au cours des deux dernières années, le secteur de la santé a enregistré sa plus forte sous-performance depuis des décennies par rapport à l'indice S&P 500", relèvent les gérants Andy Acker et Dan Lyons (Janus Henderson). Pour eux cette correction "ne reflète pas exactement la situation" du secteur dans la mesure où le marché "ne tient pas pleinement compte de l'accélération de l'innovation en santé et "réagit de manière excessive aux difficultés à court terme". Le secteur "affiche une décote importante" et pourrait, selon eux, "être en mesure de générer de solides performances à l'avenir".
L'ampleur de la sous-performance du secteur santé en 2024 est "vraiment inhabituelle" affirment les gérants: entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024, le secteur a sous-performé l'indice de 53 %. Il s'agit de "l'écart le plus significatif sur n'importe quelle période glissante de deux ans depuis au moins 1991". Il affiche actuellement une décote d'environ 20 % par rapport à l'indice S&P 500.
Le risque Robert Kennedy
"L'incertitude provoquée par la nomination de Robert F. Kennedy Jr. à la tête du ministère de la santé et des services sociaux (HHS) a pesé lourdement sur le secteur à la fin de l'année dernière et pourrait continuer à créer une certaine volatilité à court terme", préviennent-ils.
Le ministre de la santé possède " très peu de leviers pour modifier le mode de fonctionnement de la FDA ou pour limiter l'accès aux médicaments sans l'intervention du pouvoir législatif", soulignent les gérants, jugeant que le candidat de Donald Trump au poste de commissaire de la FDA, le Dr Martin Makary, un médecin très respecté, "pourrait faire contrepoids".
Janus Henderson mentionne plusieurs lueurs d'espoirs pour les investisseurs en santé. En 2024, le nombre d'introductions en bourse "a commencé à augmenter", et le secteur des biotechnologies "a connu son deuxième exercice le plus faste en termes d'émission d'actions subséquentes depuis 10 ans". Les Banques centrales, elles aussi, ont "cessé d'augmenter les taux d'intérêt de manière agressive", tandis que les compagnies d'assurance maladie ont "ajusté les prestations et/ou les primes pour tenir compte de l'augmentation des coûts", ce qui pourrait "réduire la pression sur les marges bénéficiaires en 2025". Par ailleurs le secteur a continué d'innover: l'année dernière, la FDA a approuvé 60 nouveaux médicaments, après avoir approuvé 72 en 2023, "ce qui constitue un record".