Pour les sociétés de gestion d’actifs, les conseillers en gestion de patrimoine indépendants sont une clientèle de choix : plus fidèle sans doute que celle des investisseurs institutionnels, lesquels ont en outre une fâcheuse tendance à écraser les prix, donc les marges des gestionnaires. Le segment de marché des CGPI est ainsi très prisé : d’innombrables gestionnaires d’actifs se disputent leurs faveurs tandis qu’eux ont au contraire ont tendance à restreindre le nombre de fournisseurs avec qui ils entretiennent des relations, plus ou moins suivies.
«Nous travaillons avec une douzaine de sociétés de gestion, parmi lesquelles Carmignac, M&G, Fidelity ou Moneta, précise Sabine Jiskra, responsable de la gestion de fortune à l’Institut du Patrimoine. Au total, nous en avons une trentaine dans le “pipe”, et nous avons ainsi un œil sur une centaine de fonds.» Ce chiffre semble assez représentatif des pratiques de la profession : ne pas se disperser entre trop de fournisseurs afin de bien connaître les produits. Et lorsque les sociétés de gestion rêvent d’être de véritables partenaires des CGPI, ceux-ci les qualifient plus volontiers de «simples fournisseurs». «Nous avons assez peu de relations directes avec les sociétés de gestion, même si nous essayons de faire des points réguliers avec trois ou quatre d’entre elles, avec lesquelles nous avons des liens plus forts», indique par exemple Antoine Tranchimand, associé du cabinet K&P Finance.
L’offre de produits de gestion est abondante, mais pourrait être mieux adaptée à l’époque
Faire la différence avec la multitude de concurrents est donc un enjeu important pour les asset managers souhaitant s’implanter sur le marché. Mais qu’attendent vraiment les CGPI ? Sans surprise, la manière dont ils sélectionnent leurs fournisseurs part généralement du produit et, la première chose qu’ils réclament, ce sont des fonds performants et répondant à leurs critères de sélection. «Nous recherchons des produits générant une performance régulière et lisible, qui témoignent d’une gestion de convictions», résume Pascale Baussant, fondatrice de Baussant Conseil. Concernant l’offre...