Les autorités européennes exigent depuis le début de l’année que les conseillers en gestion de patrimoine interrogent systématiquement leurs clients sur leurs préférences ESG. Pour l’heure, cette obligation ne s’est pas traduite par des arbitrages en faveur des fonds ESG. Si le contexte de marché est moins porteur, la complexité réglementaire est également en cause.
Sulement 7 % des ménages français avaient investi dans un fonds ISR, selon le dernier sondage du FIR (forum pour l’investissement responsable) publié il y a un peu moins d’un an. Pourtant, les volumes collectés par ces fonds n’ont eu de cesse de progresser ces dernières années en France et plus généralement en Europe. Les encours des fonds article 8 et article 9 relevant du règlement SFDR ont ainsi dépassé pour la première fois la barre des 5000 milliards d’euros au mois de juillet dernier, selon Morningstar. La finance durable est ainsi appelée à occuper une place majoritaire, voire à s’imposer dans l’ensemble des fonds distribués en France et en Europe. Mais cette croissance est pour l’instant essentiellement portée par la clientèle institutionnelle. « Les gestionnaires de fonds qui souhaitent travailler avec une clientèle d’investisseurs institutionnels doivent impérativement posséder des fonds et/ou des stratégies qui intègrent des critères ESG. Ils développent ainsi cette démarche et cherchent à convertir la majorité voire l’ensemble de leurs fonds. La plupart des grands fonds, y compris ceux prisés par les conseillers en gestion de patrimoine, n’échappent pas à cette tendance. Grâce aux changements de l’offre, les particuliers vont ainsi avoir davantage accès à des fonds ESG », précise Philippe Parguey, directeur général de Nortia. De la même manière, les compagnies d’assurance, qui sont très engagée...