Comment définiriez-vous l’ADN de la société que vous avez fondée il y a plus de trente ans ?
La finance est à la fois simple et complexe. Notre métier est d’investir dans l’économie réelle, c’est-à-dire financer des entreprises et les aider dans leurs projets de développement. En investissant dans l’économie réelle, et plus particulièrement dans des entreprises de taille moyenne, il est possible d’avoir un rendement de 7 à 8 %, ce qui permet de se protéger de l’inflation. Ce que Muzinich & Co essaie de faire en investissant dans des actifs cotés ou non cotés, c’est de protéger le capital – en termes réels et non pas seulement en termes nominaux –, tout en offrant un rendement consistant, c’est-à-dire un bon couple rendement/risque. La gestion des risques est un de nos points forts, qu’il s’agisse du risque de duration, de liquidité ou de crédit. C’est ainsi depuis que nous avons démarré, mais, à l’époque, le marché du high yield était peu développé et on ne parlait pas encore de dette privée. Nous avons toujours investi dans des sociétés solides, capables de survivre dans un contexte difficile, sur la base d’une analyse approfondie afin de réduire au maximum les risques et construire des portefeuilles bien diversifiés. Cela implique d’avoir une équipe importante d’analystes, des experts dans leurs secteurs qui soient très sélectifs. Nous avons démarré dans les années 1990 aux Etats-Unis, puis développé notre savoir-faire en Europe et en Asie.
Vous n’avez jamais eu la tentation de diversifier votre offre sur les actions ?
Non, même si j’ai été gérant actions au début de ma carrière. Le crédit, c’est un métier de contrôle des risques alors que...