Comment se comportent les marchés financiers face au conflit entre Israël et l’Iran et à la remontée des prix du pétrole ?
Les cours du pétrole se sont fortement appréciés avant de rapidement se stabiliser. Pour l’instant, les marchés financiers perçoivent le conflit comme un évènement régional, très localisé, qui peut tout de même avoir des effets en chaîne sur les cours du pétrole et les matières premières. Les réactions des marchés ont été tout à fait mesurées, y compris pour les actifs risqués, avec un faible recul des indices actions ou crédit. Le risque d’escalade étant toutefois pris au sérieux, ce sont surtout les actifs défensifs qui se sont initialement bien comportés avant d’effacer ces gains. Les investisseurs ont plutôt tendance, en général, à regarder au-delà de ce type d’évènement, ces nouvelles-là étant complexes à traiter une fois qu’elles se sont matérialisées.
A partir de quel seuil l’appréciation du prix du pétrole peut-elle avoir un impact très négatif sur la croissance ?
Une hausse du prix du pétrole de 10 % n’a pas le même impact aux Etats-Unis qu’en Europe. Aux Etats-Unis, il est de reflationniste à neutre, au moins en surface, car il induit quand même une hausse des prix à la pompe, ce qui pèse sur la consommation. Mais d’un autre côté, l’effet est positif avec une reprise des dépenses d’investissement dans le secteur du oil & gaz. En zone euro, la hausse du cours du Brent va peser sur la croissance, car la quasi-totalité de notre énergie fossile est importée : une hausse de 10 $ du prix du pétrole équivaut à 0,2 % de PIB en moins. Cette hausse est venue gonfler les primes de risques d’inflation et les anticipations d’inflation, à court terme plus qu’à long terme : à court terme, cela fait grimper l’inflation, à long terme cela tend à peser sur la croissance.
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