Pour identifier les meilleurs fonds, les conseillers en gestion de patrimoine doivent filtrer les produits faussement actifs et dénicher les supports capables de générer de la surperformance à long terme. Or, le niveau de frais en est un indicateur important. Mais les CGP, nourris aux rétrocessions, peinent à intégrer ce critère et promeuvent encore largement des produits lourdement chargés. Pourtant, un mouvement est en marche vers des solutions moins onéreuses.
Les «closet indexers» sont au cœur des préoccupations de l’Esma, le régulateur européen, qui a publié le 9 septembre dernier une étude édifiante à leur sujet. Ces fonds prétendent être gérés activement, alors qu’ils se contentent en fait de reproduire un indice. Pourtant, ils prélèvent des frais d’un niveau quasiment similaire à celui d’une gestion de conviction. Ce faisant, ils dégradent leur performance nette de frais, affichant alors des résultats souvent moins bons qu’un simple produit de gestion passive (ETF). Le sujet est loin d’être neuf, mais il perdure. Selon l’Esma, sur les neuf dernières années (2010-2018), ce sont entre 5 et 11 % des 3 206 supports étudiés qui s’apparentaient à des «closet indexers», autrement dit des fonds faussement actifs.
Pour les identifier, il est possible de se référer à quelques indicateurs assez simples. L’«active share» est par exemple une bonne mesure de la différence de composition entre le portefeuille du fonds et celui de l’indice de référence. Le taux de part active du fonds est calculé en additionnant les différences absolues entre les pondérations des valeurs détenues en portefeuille et celles de l’indice de référence. La somme est ensuite divisée par deux. Plus le ratio est élevé et plus le véhicule se distingue de son indicateur de référence.
Bien que développé depuis une quinzaine d’années, le concept est encore loin d’être répandu dans tous les reportings, seules quelques sociétés de gestion, comme La Financière de l’Echiquier,...