« 2023 sera probablement une bonne année sur les marchés ! Après la pire année en matière de rendements obligataires en 70 ans, 2023 devrait voir le retour de rendements attractifs, les actifs risqués connaissant un rebond historique, une fois le creux du PIB mondial passé. Par ailleurs, si les conditions de financement ne s’assouplissaient pas forcément dès le début de l’année, leur resserrement serait essentiellement derrière nous », avance Laurent Clavel, responsable multi-asset chez AXA IM. Une lueur d’espoir après une année 2022 éprouvante pour les gérants et les investisseurs, « une année durant laquelle tous les moteurs de performance se sont éteints, à l’exception du dollar », précise Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Finance. De l’espoir certes, mais des incertitudes qui restent élevées, ce qui se traduit par une alternance de phases d’optimisme et de pessimisme, des mois qui se suivent et ne se ressemblent pas, le rebond de plus de 10 % des marchés actions en octobre succédant à un mois de septembre très déprimé. L’inflation et les événements géopolitiques vont rester au cœur des préoccupations dans les prochaines semaines. Du côté des banques centrales, le message est clair : la lutte contre l’inflation reste la priorité et la fin du resserrement monétaire n’est pas pour demain. La Fed pourrait même aller au-delà des anticipations du marché. « L’objectif, presque l’obsession de Jerome Powell, est d’éviter que les marchés, en anticipant une pause dans le resserrement monétaire, ne détendent de fait les conditions financières et donc diminuent l’efficacité des actions de la Fed pour refroidir l’économie. Il est d’une certaine façon engagé dans un jeu subtil avec les marchés pour éviter, par une rhétorique toujours très agressive, qu’un tel phénomène se produise. Au-delà de la rhétorique, le seuil de 5 % reste très surveillé et constitue, à mon sens, une limite haute difficile à franchir sans accroître de manière significative le risque d’un accident financier, que la Fed ne souhaite pas », analyse Wilfrid Galand. Par ailleurs, de nombreux indicateurs confirment la dégradation des perspectives économiques mondiales. La récession n’étant pas encore complètement intégrée dans les valorisations des actions, les marchés devraient rester sur une tendance baissière. Du côté de la Chine, le ralentissement de l’économie est peut-être sous-estimé, mais la fin de la politique zéro Covid est perçue comme un signe positif par les investisseurs. C’est donc avec prudence qu’il faut aborder les prochaines semaines en matière d’allocation d’actifs. La sélection de Funds tient compte du nouveau paradigme qui s’est mis en place pour la gestion et du grand retour des taux. La volatilité pèse toujours sur les obligations, mais les rendements offerts par les différentes classes d’actifs obligataires constituent une bonne nouvelle pour les investisseurs. Dans cette période de normalisation des taux et de forte volatilité sur les marchés, les stratégies alternatives apportent, quant à elles, de la protection et de la diversification dans un portefeuille. Alors que les marchés restent sous tension, il faudra revenir progressivement sur les actifs risqués et donc sur les actions à travers des fonds privilégiant la croissance et la qualité ainsi que certaines thématiques de long terme. Enfin, sur la pierre-papier, en passe de signer une année record en termes de flux, sélectivité et diversification s’imposent.
Gestion obligataire
Après avoir subi, tous segments confondus, l’une des plus violentes corrections jamais enregistrées, les marchés obligataires présentent désormais des points d’entrée favorables.
Pourquoi investir dans les fonds obligataires ?
Les gérants s’accordent sur un point : les primes de crédit mesurées par les spreads semblent désormais excessives au regard des fondamentaux des émetteurs. Même si la volatilité devrait perdurer, le portage est attractif avec des rendements moyens, non connus depuis longtemps, de 4,5 % sur le crédit investment grade et de 8 % sur le high yield. « Les valorisations actuelles offrent un flux de revenus attractif et prévisible à moyen terme, et il est temps d’en profiter », souligne-t-on chez Muzinich & Co. Le retour durable de l’inflation change aussi la donne sur les marchés obligataires en créant un terrain propice aux gestions actives. Mais la prudence reste de mise avec comme mots d’ordre : échéances courtes en attendant que le potentiel de hausse de taux soit plus limité, couverture de taux, qualité supérieure, émetteurs au profil défensif et capables de s’adapter au retour de l’inflation.
Quelles stratégies privilégier ?
Le crédit est principalement mis en avant, avec un contexte très favorable aux fonds datés. Sur le high yield, la perspective d’une récession en Europe incite à une grande sélectivité. Parmi les plus fortes décollectes ces derniers mois, les fonds Obligations Monde diversifiés devraient capitaliser sur leur capacité à capter différentes sources de rendement dans un contexte toujours complexe.
Les titres indexés sur l’inflation sont moins attractifs désormais. Mais une gestion active peut couvrir le risque de taux pour profiter d’anticipations d’une inflation toujours en hausse. Les...