Alors que le cours du bitcoin flambe, de grands acteurs de la finance portent un intérêt marqué à cette monnaie virtuelle. La réglementation reste un frein au développement des supports exposés à cet actif très volatil.
La nouvelle a fait du bruit, tant dans l’univers geek des amateurs de cryptomonnaies que dans celui, plus feutré, des professionnels de la finance. BlackRock, numéro un mondial de la gestion d’actifs, a mis à jour aux Etats-Unis les prospectus de deux de ses fonds, pour pouvoir investir dans le bitcoin, plus précisément dans des produits dérivés de celui-ci. Cet événement reflète une évolution de la position des grandes maisons à l’égard de la plus célèbre des cryptomonnaies. La banque américaine JP Morgan Chase a ainsi évalué que le cours du bitcoin pourrait atteindre 146 000 dollars sur le long terme, alors même que son patron, Jamie Dimon, considérait cette monnaie virtuelle, fin 2017, comme une « escroquerie ».
Un revirement qui intervient alors que le prix du bitcoin s’envole. En un an, ce dernier est passé de moins de 10 000 dollars à plus de 50 000 dollars (au 17 février), selon le site coinmarketcap.com. « Aujourd’hui, la profession ne peut plus faire preuve de snobisme à l’égard de ces actifs, car les clients nous interrogent et nous sommes maintenant obligés d’avoir un avis sur le sujet », estime Alexandre Hezez, stratégiste du groupe Richelieu. D’autant que de grands investisseurs institutionnels ont aussi montré leur intérêt pour le bitcoin, à l’image de Tesla qui a récemment placé 1,5 milliard d’euros de sa trésorerie sur cette cryptomonnaie. « Une barrière psychologique a été franchie », abonde Paul Desprairies, expert en cryptopaiement au sein du groupe Finnegan.