Alors que la BCE vient d’annoncer sa première baisse de taux, comment réagissent les marchés ?
Franck Dixmier. Ce recul des taux directeurs de la BCE de 25 points de base était déjà annoncé et anticipé par les marchés. Le débat porte davantage sur le rythme et l’ampleur de la baisse qui va suivre. Cette réunion permet néanmoins d'officialiser l’entrée dans une politique monétaire plus souple, ce qui ôte un facteur d’incertitude. Nous n’avons pas la même visibilité du côté de la Fed. Il serait toutefois erroné de parler de divergence de politique monétaire : nous sommes plutôt dans une phase de désynchronisation, car la baisse de taux va se produire aux Etats Unis, ce n’est qu’une question de timing. Outre-Atlantique, l’inflation perdure, du fait d'une résistance des prix dans l’immobilier et les services. Mais, nous observons déjà une décélération de l’économie américaine, ce qui nous rend confiant dans le fait que l'inflation va revenir dans une zone plus confortable. Les marchés anticipent une seule baisse de taux aux Etats-Unis, contre 2 et demi en zone euro. Cela nous semble relativement conservateur : nous n’excluons pas une troisième baisse côté BCE même si cette dernière devrait rester assez prudente dans sa communication.
Le marché obligataire a souffert depuis le début de l’année… Peut-il se reprendre ?
F. D. Les marchés se sont ajustés violemment au premier semestre dans un contexte de révision du rythme de baisse des taux par les banques centrales. Cela a entraîné une forte sous-performance de la partie courte de la courbe. Néanmoins, nous pensons que le marché obligataire comporte un fort potentiel à moyen-long terme car l’entrée dans un cycle de baisse des taux est toujours un moteur de performance.