Si elle croit régulièrement, la finance solidaire peine à sortir de son statut de marché de niche. Meilleure accessibilité, augmentation de la poche solidaire des fonds 90/10, ouverture aux problématiques environnementales… Tour d’horizon des évolutions auxquelles elle doit faire face.
Selon un sondage réalisé par FAIR, France Active et OpinionWay, fin 2023, un Français sur quatre souhaite que son épargne ait une finalité solidaire. Malgré cette appétence, la finance solidaire reste un marché de niche, qui pesait, à la même époque, 30,2 Md€, soit 0,50 % de l’épargne financière des ménages. L’essentiel de ces encours repose sur les fonds solidaires aussi appelés 90/10, car ils investissent à 90 % dans des actifs cotés classiques en fonction de l’orientation de gestion du fonds et à 10 % au maximum dans des organismes solidaires. Pesant plus de 70 % des encours totaux, ces supports sont largement distribués au sein de l’épargne salariale. « Cela s’explique par le développement de tout un corpus réglementaire qui est venu accompagner cet essor, relate Philippe Poiré, responsable de la finance solidaire au Crédit Mutuel Asset Management. Avec en premier lieu la loi Fabius de 2001 qui a rendu obligatoire la présence d’au moins un fonds solidaire dans les plans d’épargne retraite. » Pour faire changer d’échelle la finance solidaire, le gouvernement a voulu reproduire cette réussite au sein de l’assurance vie en instaurant, via la loi Pacte de 2019, l’obligation de référencer au moins un fonds solidaire (ainsi qu’une UC ISR et une autre verte) dans les contrats multisupports en cours de commercialisation. Entrée en vigueur le 1er janvier 2022, cette nouvelle exigence n’a cependant pas eu les eff...