Les fonds monétaires ont affronté un environnement particulièrement adverse ces dernières années : taux d’intérêt proche de 0 %, faillite d’une grande banque américaine, durcissement de la réglementation, concurrence des dépôts à terme. Pour autant, la catégorie tient toujours une place prépondérante dans les encours des OPC.
Comment ignorer la résilience des fonds monétaires ? Les statistiques de la Banque de France estiment leur encours pour la France à fin février 2014 à 302,6 milliards d’euros. Sur un an, les retraits nets se limitent à 27,4 milliards d’euros, soit 8,3 % de l’encours consolidé à fin février 2013. Le reflux n’est certes pas négligeable mais s’avère bien ténu par rapport à la modestie de la rémunération offerte par cette catégorie. Que l’on en juge, au 5 mai 2014 les statistiques de Morningstar sur les OPC monétaires font état d’une rémunération moyenne 0,07 % depuis le premier janvier, de 0,17 % sur un an et, pire, de 0,60 % en rythme annuel sur les cinq dernières années. Pour autant, le paysage de la catégorie monétaire a évolué en profondeur. Du côté des investisseurs, les particuliers ont pris leurs distances. Selon la Banque de France, ces derniers ne détiennent plus que 6 % des encours des fonds monétaires, alors qu’ils portent 22 % de ceux des autres catégories.
Progressivement, la réussite de la politique du franc fort, puis l’arrivée de l’euro, l’alourdissement de la fiscalité, la surenchère des banques sur les dépôts à terme pendant la crise de la zone euro, le relèvement du plafond du livret A ont conduit les ménages à sortir des fonds monétaires. Conséquence de ce retrait, les compagnies d’assurances et les sociétés non financières détiennent respectivement 31 % et 26 % du total des fonds monétaires, investisseurs institutionnels auxquels on peut ajouter les 17 %...