Le début de l’année est mouvementé pour le marché obligataire entre tensions géopolitiques et remontée des taux. Dans un environnement aussi volatil qu’incertain, Michael Israel, co-fondateur et gérant d’IVO Capital Partners, une société de gestion spécialisée dans les émergents, affiche sa confiance.
Quel est l’impact de la guerre sur votre fonds de référence IVO Fixed Income ?
L’impact de la guerre en Ukraine est resté limité sur notre fonds flagship. Avant l’invasion, les sociétés ukrainiennes représentaient environ 6% du portefeuille. En raison de la chute de leur valorisation, elles représentent 2,5% aujourd’hui. Nous n’avions pas d’exposition aux entreprises russes qui ont d’ailleurs baissé encore plus fortement. Heureusement, nous sommes bien davantage exposés à l’Amérique Latine, une région qui bénéficie de la crise actuelle car c’est un continent « matières premières ». Les entreprises de notre portefeuille, déjà en forte croissance avant la guerre, connaissent depuis quelques semaines des résultats spectaculaires grâce à la flambée des cours. Nous ciblons des sociétés générant d’importants « free cash flows » et qui se désendettent très vite. En 2021, le marché de la dette à haut rendement (High Yield) s’est développé aux Etats-Unis et en Europe avec de la compression de spreads alors que, dans les émergents, nous n’avons pas vu cette compression malgré des performances opérationnelles pourtant excellentes. Une dichotomie qui n’a pas empêché notre fonds flagship de dégager l’an dernier une performance de 9%.
Comment expliquer la méfiance des investisseurs vis-à-vis de la dette émergente ?
Par les éléphants dans la pièce ! Les investisseurs ont joué la prudence en raison de la perspective d’un resserrement monétaire rapide de la Fed et des craintes suscitées par la croissance de la Chine, un représentant majeur des émergents. Cette défiance a été pour nous l’opportunité d’acquérir des obligations d’entreprises de très...