"Je suis un vrai gérant value contrariant, et c’est ainsi que m’identifie la clientèle."
Pouvez-vous nous rappeler comment vous vous êtes lancé dans l’aventure entrepreneuriale ?
En 2007, lorsque Commerzbank a décidé de vendre CCR, j’étais alors actionnaire minoritaire de la filiale actions ; j’ai participé à une offre faite par UFG devenu La Francaise AM pour reprendre les 5 milliards d’euros d’encours gérés en actions. Notre offre n’a pas été retenue, le vendeur ayant choisi l’offre d’UBS. J’ai donc décidé de créer ma société de gestion avec l’appui de La Française, de la famille Dassault et, à l’époque, d’une structure 50/50 composée d’OFI/La Banque Postale AM. Chaque partenaire a pris une participation de 15 % au capital. Ils m’ont surtout confié 270 millions d’euros de gestion, ce qui a permis à Mandarine de démarrer son activité dans d’excellentes conditions.
Lorsqu’une société de gestion est lancée, ce seed money est essentiel : le développement n’est pas le même selon qu’on démarre avec un fonds de 5 millions d’euros ou un fonds de plus de 100 millions. Je suis conscient qu’aujourd’hui il serait difficile de démarrer avec le même montant. Le développement initial de Mandarine Gestion a été très rapide car, en deux ans, nous avions plus de 1,5 milliard d’euros d’actifs sous gestion alors que de nombreuses sociétés de gestion peinent à faire décoller leurs encours.
Les actionnaires de départ sont-ils toujours au capital ? Une évolution du capital est-elle envisageable ?
Ils sont toujours au capital et ont des raisons d’être satisfaits de leur investissement, sur lequel ils perçoivent par ailleurs des dividendes. Toutefois, la phase initiale d’incubation est terminée. J’entretiens de très bonnes relations avec mes actionnaires et même avec certains...